Le pôle universitaire de Belgaïd, situé à plusieurs kilomètres à l'est d'Oran, a été le théâtre de violences au niveau du campus des cités universitaires, ayant mis aux prises des étudiants et des groupes d'habitants du bourg de Sid El-Bachir, se trouvant à proximité. Le bilan livré par des étudiants que nous avons rencontrés sur place vendredi soir fait état de 6 blessés légers parmi leurs camarades dont un ayant reçu un coup violent sur le crâne nécessitant son évacuation. Ces affrontements se sont poursuivis plusieurs heures et ont même débordé à l'intérieur des cités, plus exactement tout près du bloc des résidentes se trouvant à l'entrée, et par la force des choses devenant le théâtre d'incidents réguliers depuis le début de l'année universitaire. Ce n'est que vers 2h du matin qu'un semblant de calme est revenu, alors que l'arrivée tardive des gendarmes n'a pas permis de stopper les affrontements, ces derniers expliquant qu'ils ne pouvaient entrer à l'intérieur du campus, ont encore témoigné de jeunes étudiants. Sur place, les traces de pneus brûlés et des impacts de blocs de pierre sur la chaussée étaient encore visible. En fait, tout a débuté par une protestation des résidents de la cité Belgaïd 1, qui se sont vu interdits le soir l'accès au campus pour rejoindre le restaurant, à partir d'une porte faisant face à leur dortoir. Cette décision absurde les a obligés à faire un grand détour de plusieurs kilomètres dans une zone totalement déserte et où règne l'insécurité, les guets-apens et les agressions qui sont légion tout autour du pôle universitaire de Belgaïd. En bloquant la circulation, ces étudiants ont provoqué le courroux des automobilistes empruntant la route pour rejoindre le bourg de Sid El-Bachir. Selon les témoins, un automobiliste voyant son véhiculé caillassé en est venu aux mains avec un étudiant et de là tout a dégénéré. “Des renforts” d'individus armés de couteaux et de barres de fer venus de Sid El-Bachir sont arrivés pour défendre l'automobiliste en question. Hier dans la journée, des étudiants qui se rendaient à la cité auraient été encore agressés par des personnes en guise de représailles. Pour les étudiants, cette situation est le résultat de la gestion catastrophique des œuvres universitaires pour le pôle Belgaïd, qui ont ouvert une cité qui manque d'eau, d'électricité et des douches inutilisables, sans restauration et dans une zone totalement isolée dépourvue de tout cadre de vie et du moindre équipement élémentaire. Depuis l'ouverture du pôle Belgaïd, les incidents de ce genre se sont multipliés ainsi que les agressions qui ont ciblé souvent les filles, provoquant des actions de protestation et des grèves mais sans que cela dérange les responsables locaux.