Selon les proches de la victime, le camion de Abdelkader Ould Amri aurait été arrosé de centaines de balles pendant 25 minutes, avant que le chauffeur ne soit traîné hors de la cabine et achevé. La famille du défunt Abdelkader Ould Amri, abattu par des éléments de la BMPJ de Boudouaou, dans la nuit du 11 au 12 octobre 2003, au lieu dit Draâ-Ezzemam (Corso), a adressé au président de la république une lettre ouverte, datée du 16 octobre. Elle refuse par-là la commission d'enquête mise en place par le procureur de la République près le tribunal de Boumerdès, arguant de la présence dans cette commission de la partie responsable du crime. Aussi, demande-t-elle à la présidence de constituer une commission d'enquête indépendante pour faire toute la lumière sur le meurtre de leur fils et frère Abdelkader. Tout comme elle exige “le jugement et la sanction des auteurs de l'assassinat abject de Abdelkader Ould Amri”, ainsi que la “réhabilitation de la famille Ould Amri” touchée dans son honneur par les “mensonges” contenus dans le communiqué de la DGSN. Il y est, en effet, rapporté que la victime a refusé d'obtempérer aux injonctions de la police. Pour la famille Ould Amri, la mort de Abdelkader obéit à un règlement de comptes. “Il nous est clairement apparu que la cause principale de la mort de notre fils Abdelkader obéit à un règlement de comptes (...). Nous avions opposé un refus catégorique aux pilleurs de sable et à leurs parrains, protégés par des éléments de la police judiciaire de Boudouaou, concernant le passage sur une piste qui passe par notre village et nos terres. La preuve est qu'après avoir fermé ce chemin à cette mafia, il y a de cela 7 mois, nous avons reçu des menaces de la part de certains éléments de la police judiciaire de Boudouaou qui ont vainement essayé d'acheter notre silence et de rouvrir la piste en contrepartie d'une conséquente somme d'argent. Après avoir refusé à trois reprises leur chantage, ils nous ont menacés d'en payer le prix si nous persistons dans notre refus”. Se basant sur des témoignages de citoyens, qui étaient sur les lieux le jour du drame, la famille a retracé dans le détail les circonstances de l'assassinat de son fils. La victime a été surprise par les rafales des éléments de la BMPJ. Ces derniers n'ont pas procédé à des tirs de sommation, soutient la famille Ould Amri, battant ainsi en brèche la version de la DGSN. Selon la famille, les policiers l'ont arrosé de balles “pendant 25 minutes”, n'écoutant point les appels au secours de la victime, ni ses cris quand il déclinait son identité. Après quoi, la victime a été arrachée de son camion, jetée à terre pour être achevée. Au total, 400 balles ont été tirées par les policiers sur la victime. A. C. Conclave de la CADC pour l'examen du document de réflexion Les débats se poursuivront Aujourd'hui Les travaux du conclave extraordinaire, organisé spécialement pour débattre le document de réflexion de la CADC sur la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur, se poursuivront, aujourd'hui, à Tizi Rached. Le débat qui s'est poursuivi jusqu'en fin de soirée, vendredi dernier, n'a pas permis de dégager un consensus à même d'adopter le document que présentera la CADC au prochain conclave de l'Interwilayas. Bien que la plupart des coordinations se soient penchées, lors du conclave précédent, sur les amendements et les enrichissements dont il a été question de débattre, d'autres coordinations, à l'instar de Tigzirt, Ouadhias, Larbaâ Nath-Irathen et Aïn Zaouïa, ont rejeté le document de réflexion dans le fond et dans la forme. Ces dernières sont allées jusqu'à remettre en cause le principe même du dialogue accepté par l'Interwilayas. Les intervenants dans le sens du rejet ont beaucoup insisté sur le manque de crédibilité et d'engagement de la part du pouvoir qui persiste dans sa logique de répression. Cependant, les défenseurs de l'esprit du document de réflexion, pour lesquels ce document n'est nullement conditionné par le dialogue, ont soumis leurs amendements à la plénière. B. T.