La salle de conférences de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a abrité durant deux jours (mercredi et jeudi), les travaux d'un colloque portant sur “La traduction des romans algériens du français vers tamazight et vers l'arabe”. Une rencontre organisée à l'initiative du Haut-Commissariat de l'amazighité (HCA). L'ouverture du colloque a été rehaussée par la présence du wali de Tizi-Ouzou, qui, dans une longue allocution, a salué l'initiative du HCA. “Tizi Ouzou répond à un rendez-vous de l'histoire, pour évoquer les grandes figures de la littérature algérienne, du conte et de la poésie, quelles soient d'expression arabe, amazighe ou française. Ceux qui ont porté avec la seule force de la plume, aux quatre coins de la terre, l'histoire glorieuse d'un peuple, de ses douleurs amères, de ses espérances et de ses rêves inébranlables”, a-t-il déclaré. Pour sa part, Youcef Merahi, secrétaire général du HCA, a rappelé toutes les activités de son institution en matière de traduction, tout en indiquant que “ce colloque vise à voir les tenants et les aboutissants de la traduction en Algérie, d'autant qu'il y a un Institut national de traduction, mais dont le rendement est visiblement en-deçà des attentes. Inversement, l'un de nos objectifs à travers ce travail est de transmettre le message de l'amazighité à tous ceux et à celles qui ne comprennent pas la langue amazighe”. Les intervenants à ce colloque sont revenus sur la traduction depuis la langue source vers la langue cible, dans un contexte de respect et de maîtrise des facteurs socioculturels et linguistiques des deux langues. Le cas de la TV4 est, selon M. Imahrazen, du département de tamazight de l'université de Tizi Ouzou, “assez atypique”. “Certaines de ses productions nuisent à la langue tamazight car ne répondant pas aux règles lexicales et grammaticales actuellement admises”, a-t-il estimé. Les conférenciers ont tenté de répondre à un certain nombre de questions, en dressant un constat des romans traduits depuis le début de la colonisation à ce jour, tout en cernant le profil des traducteurs, les méthodes et les perspectives de traduction vers la langue amazighe et inversement. Toutefois “l'absence d'outils pertinents de traduction vers cette langue peut compromettre l'opération. L'observation de certaines traductions révèle parfois des décalages entre les textes sources et les textes cibles”, dira M. Bala. Car l'écriture traduit des émotions qui véhiculent un imaginaire ancré dans l'oral et dans l'écrit.