Les Etats-Unis ont affirmé leur détermination à poursuivre leur action en Irak en dépit d'un revers majeur, la perte de 15 soldats, dans un hélicoptère abattu près de Bagdad dans l'attaque la plus meurtrière à ce jour contre les forces de la coalition. La Maison-Blanche et le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, ont indiqué que ce nouvel attentat ne remettrait pas en cause la détermination de Washington. “Les enjeux sont importants en Irak. Les terroristes veulent tuer les soldats de la coalition et des Irakiens innocents car ils veulent nous voir fuir mais notre volonté et notre détermination sont inébranlables”, a affirmé Trent Duffy, le porte-parole adjoint de la Maison-Blanche. “On ne peut pas juste se terrer et espérer qu'ils ne vous frapperont pas de nouveau”, a renchéri M. Rumsfeld, en reconnaissant ne pas avoir une “vision très claire des ennemis des Américains en Irak”. L'hélicoptère abattu, un appareil de transport lourd CH-47 Chinook, s'est écrasé dimanche matin à Amariya à environ cinq kilomètres au sud de Falloujah, bastion sunnite à l'ouest de Bagdad, théâtre d'attaques antiaméricaines répétées. Des témoins ont parlé d'un tir de missiles, alors qu'un porte-parole de la coalition a déclaré qu'il a été abattu par une “arme non identifiée”. Avant cette attaque, selon un bilan basé sur les chiffres du Pentagone, 123 soldats américains avaient trouvé la mort dans des actions hostiles depuis le 1er mai, date à laquelle le président George W. Bush a annoncé la fin des principales opérations militaires en Irak. Ce bilan passera à 138 morts s'il est confirmé que les 15 soldats tués dans l'hélicoptère étaient tous des Américains. Onze soldats britanniques ont aussi été tués depuis le 1ermai. L'Allemagne et la France ont fait part de leur émotion. Le chancelier allemand Gerhard Schroeder a exprimé ses condoléances au président George W. Bush. Le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a adressé un message à son homologue américain, Colin Powell, dans lequel il a exprimé sa “profonde émotion”. Six mois après l'annonce de la fin de la guerre par M. Bush, la fréquence des attaques continue de croître. À Bagdad, un soldat américain a encore été tué dans la nuit de samedi à dimanche quand son véhicule a sauté sur un engin explosif, selon un communiqué de l'armée américaine. Face à cette situation, les Etats-Unis procèdent au rappel d'éléments des anciennes forces de Saddam Hussein, pour les incorporer dans la nouvelle armée irakienne en cours de formation, a déclaré M. Rumsfeld. “Nous avons déjà créé une unité et d'autresvont suivre”, a-t-il déclaré. Nombre d'experts estiment que les Etats-Unis ont commis une erreur majeure en décidant de démanteler l'armée régulière de Saddam Hussein. R. I./Agences