George W.Bush affirme la détermination des Etats-Unis alors que les Américains se trouvent sous le choc. L'opération de la guérilla par laquelle un hélicoptère américain a été abattu dimanche à Falloujah, l'un des fiefs de la résistance irakienne à l'occupation, ouvre une phase nouvelle dans le sanglant face-à-face coalition américano-britannique- résistance irakienne, cette dernière se montrant chaque jour un peu plus audacieuse et plus pugnace. L'opération de dimanche indique en fait que la guerre loin d'être finie, comme l'annonçait le président Bush voici six mois, ne fait en réalité que commencer. Toutes les victimes de l'attaque au missile de l'hélicoptère militaire, au nombre de 15 morts et de 21 blessés, sont toutes américaines. Selon des témoins, «Deux missiles ont été tirés. Le premier a raté l'hélicoptère et le second a touché le deuxième appareil sur sa queue» En effet, deux hélicoptère de transport lourd CH-47 Chinook étaient partis le matin de l'aéroport de Falloujah, à 50 km à l'ouest de Bagdad. Cette attaque, la plus meurtrière contre les troupes américaines, est en fait un revers majeur pour l'armée américaine. Les Américains étaient hier sous le choc, tant ils ne s'attendaient sans doute pas à une telle réplique de la résistance irakienne qui, incontestablement, a marqué un point dans sa lutte contre la coalition américano-britannique. Les officiels américains en vérité ont mal encaissé ce revers majeur dans leur gestion de l'après-guerre, quoiqu' ils tentent de relativiser l'impact de cette opération de la guérilla irakienne. Ainsi, Washington affirme que cet attentat «ne remettait pas en cause» la détermination des Etats-Unis comme l'indiquait hier le porte-parole adjoint de la Maison-Blanche, Trent Duffy, selon lequel «les enjeux sont importants en Irak. Les terroristes veulent tuer les soldats de la coalition et des Irakiens innocents car ils veulent nous voir fuir mais nous notre volonté et notre détermination sont inébranlables», même antienne du secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, qui indiquait «On ne peut pas juste se terrer et espérer qu'ils ne vous frapperont pas de nouveau». Ce qui est sûr en revanche c'est le fait que les résistants irakiens sont parvenus à faire douter les officiels, militaires et politiques, américains qui reconnaissent «ne pas avoir une vision très clair des ennemis des Américains en Irak». En effet, qui sont donc ces guérilleros qui mènent la vie dure aux troupes de l'Oncle Sam? D'autant plus que les actions spectaculaires de ces derniers jours n'ont pas été revendiquées laissant ainsi dans le flou leurs auteurs accentuant le doute d'une armée américaine qui semble manquer cruellement d'information et de renseignements sur les adversaires qui la combattent. C'est ce défaut de renseignements qui devient peu à peu le talon d'Achille d'une armée habituée à travailler sur plan et disposant de toutes les informations nécessaires pour ses opérations. De fait, c'est grâce à la trahison et à l'infiltration du pouvoir baassiste que le régime de Saddam Hussein est tombé sans avoir, pratiquement, combattu. Les choses ont aujourd'hui évolué et la coalition a à faire face à des groupes organisés en cellules étanches qui n'offrent plus d'occasion à l'infiltration et de la trahison. Cette donne rend quasiment aveugle une armée américaine qui reconnaît ne pas savoir contre qui elle se bat. Devant leur impuissance à maîtriser la situation en Irak, les Américains songent maintenant à rappeler, après des tris draconiens, des unités de l'armée régulière irakienne démantelée par les Etats-Unis dès les premiers jours de l'occupation de l'Irak. En fait aveuglés par leur «facile» victoire contre Saddam Hussein, les Etats-Unis ont commis beaucoup d'erreurs dans la gestion de l'après- guerre, dont les plus notables demeurent le démantèlement de l'armée irakienne, -une armée professionnelle-, et d'autre part le fait d'avoir tenu à l'écart les Nations unies et la communauté internationale.