Ce prénom féminin fait partie de la nomenclature traditionnelle algérienne. Il existe bien un verbe arabe, zaniba “être gras” mais en parlant d'un homme. On appelle également, en arabe, zineb, un arbre du désert aux fleurs parfumées. En toute vraisemblance, le nom est la forme arabe de l'araméen Znuby, plus connu sous la forme hellénisé, puis latinisée de Zenobia (en français Zénobie). Rappelons que Zénobie a été la fameuse reine de Tadmor, en grec Palmyre, une oasis du désert de Syrie, à 210 km au nord-est de Damas. Elle était l'épouse du roi Odénat qui a été assassiné vers 267 après J.C. Son fils, Wahballath étant trop jeune, elle prit le pouvoir. La Syrie était province romaine, mais les Romains avaient été affaiblis par leurs guerres contre les Parthes. Zénobie va profiter de cette faiblesse pour proclamer son fils empereur et pour prendre le titre d'impératrice. Palmyre est devenue, sous son règne, le centre d'une brillante civilisation. Au plan militaire, elle part à la conquête de l'empire romain, poussant jusqu'en Anatolie, occupant des ports méditerranéens et le sud-ouest du delta égyptien. L'empereur Aurélien déclare la guerre à Palmyre en 270. Il chasse ses armées d'Egypte. Il occupe Emèse et Antiioche, et Palmyre capitule en 272. La reine est capturée et conduite à Rome. Elle va figurer au triomphe d'Aurélien, en 274. L'historien Trebellius Pollion la décrite comme une femme merveilleusement belle qui ployait sous le poids des ornements. Elle a vécu à Tivoli où elle meurt à une date inconnue. Le prénom de Zineb, qui est forme arabe de Znuby, était courant dans l'Arabie préislamique. Zineb, c'est aussi l'une des épouses du prophète Mohammed (QSSL). C'était la fille d'Umaya, la tante paternelle du Prophète (QSSL). Celui-ci l'a mariée à son fils adoptif, Zayd Ibn H'aritha. Les époux ne s'entendaient pas et se querellaient souvent. Le Prophète (QSSL) a essayé de raisonner Zayd mais en vain. Quelque temps après, le couple, dont la vie est devenue infernale, divorce. Un peu plus tard, un verset a été révélé, ordonnant au Prophète (QSSL) d'épouser Zaynab. Par ce mariage est abolie la coutume arabe qui traitait le fils adoptif au même plan que le fils de sang, interdisant à son père adoptif d'épouser la femme qu'il avait répudiée ou sa veuve. M.A. Haddadou [email protected])