Réuni en séance plénière, le Parlement européen a refusé de prolonger l'accord de pêche entre les 27 et le Maroc. Les parlementaires demandent à la Commission de concocter un nouveau protocole respectueux du droit international et des intérêts du peuple sahraoui. Le Parlement européen s'est prononcé, mercredi dernier, contre la proposition de prorogation de l'accord de pêche controversé entre l'Union européenne et le Maroc, et il a appelé la Commission à négocier un nouvel accord qui soit plus avantageux d'un point de vue économique et environnemental, et prenne en compte les intérêts de la population sahraouie. Dans ces circonstances, le protocole actuel, appliqué à titre provisoire depuis le 28 février 2011, prend fin dès à présent. Les députés, réunis en séance plénière, ont soutenu le rapport du Finlandais Carl Haglund (ADLE) qui appelait le Parlement à ne pas prolonger les dispositions actuelles, principalement pour des raisons économiques, écologiques et juridiques. Les parlementaires européens ont voté le rejet de cette prorogation qui, selon le député Haglund, “ne doit pas être considéré comme un geste hostile envers nos partenaires, mais devrait être vu comme une prise de conscience sérieuse sur une question cruciale”. Par la même occasion, au cours du débat précédent le vote, l'eurodéputé finlandais a souligné qu'il était en faveur d'un nouvel accord avec le Maroc, mais de meilleure qualité. Pour l'eurodéputé Haglund la prolongation pendant une nouvelle année du protocole actuel était inacceptable dans les conditions proposées par la Commission européenne, en raison d'une part du faible rapport coût-bénéfice pour l'Union européenne, de l'exploitation excessive des espèces, de la contribution très limitée des fonds européens au développement de la politique de pêche locale, et d'autre part, du manque de preuves en termes d'avantages, tirés des fonds européens, pour la population locale du Sahara occidental. Dans une résolution distincte, les députés ont souhaité que le nouveau protocole soit “durable” sur les plans économique, écologique et social, et avantageux pour les deux parties. Désormais, la distribution des possibilités de pêche devrait se baser sur des avis scientifiques, et les navires de l'Union européenne devraient uniquement être autorisés à pêcher des stocks excédentaires. Le soutien financier alloué au développement de la pêche locale devrait être utilisé correctement et de manière plus efficace, alors que le contrôle de la distribution de ces fonds devrait être renforcé. Par 544 voix pour, 123 voix contre et 33 abstentions, les députés européens ont également appelé l'administration à garantir que le nouveau protocole respecte pleinement les lois internationales et soit avantageux pour toutes les populations concernées, en particulier le peuple sahraoui. Réagissant à cette annonce, le gouvernement sahraoui a exprimé sa reconnaissance au Parlement européen pour avoir rejeté la prolongation de l'accord de pêche entre l'Union européenne (UE) et le Maroc du fait qu'il constitue une violation de la légalité internationale. Le ministre délégué sahraoui pour l'Europe, M. Mohamed Sidati, a souligné que le refus du Parlement européen de prolonger l'accord de pêche entre l'Union européenne et le Maroc, dénote du “respect des droits de l'homme par l'UE”, a indiqué l'Agence de presse sahraouie (SPS). Le ministre sahraoui a précisé que le refus du Parlement européen de prolonger cet accord souligne le “respect de l'UE des droits de l'homme et du droit international”. Il a ajouté que les pays de l'UE amis du Sahara occidental ont “montré à notre peuple qu'ils ne l'ont pas oublié”. De Bruxelles, Arezki Mokrane