Le secrétaire général du FLN pronostique un score de leader en sa faveur à l'issue des législatives du printemps 2012 tandis que le président du MSP, aguiché par la montée de l'islamisme par la voie des urnes en Tunisie, en Egypte et au Maroc, s'installe dans l'opposition. À contre-courant des positions des patrons de ces deux partis, le secrétaire général du RND s'est présenté, jeudi dernier devant les membres du conseil national de son parti, réuni en session ordinaire, sous le profil de l'homme politique constant dans ses positions. Il a assuré sa fidélité au président de la République, son respect des nouvelles dispositions contenues dans les lois relatives aux réformes politiques, son souhait de l'élargissement de la scène politique à des formations fraîchement constituées et sa validation des résultats du prochain scrutin pour le renouvellement de l'APN, quels qu'ils soient. Curieusement, le premier responsable du Rassemblement, et aussi Premier ministre, a tenu à réitérer le soutien de son parti au programme et projets du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Il a affirmé que la conjoncture lui imposait d'enlever toute ambiguïté quant à la position du RND à ce propos. “Certes, le Rassemblement est connu pour la constance de ses positions. Mais il y a des positions qu'il importe de réaffirmer dans certaines circonstances (…). Voilà pourquoi, à la veille d'une échéance politique importante, nous réaffirmons au président Abdelaziz Bouteflika, qu'il peut compter sur le soutien constant du Rassemblement national démocratique, avant et après le rendez-vous des législatives…”. Evidemment, M. Ouyahia n'a pas précisé les raisons ni les “circonstances” qui l'incitaient à faire cette mise au point en ce temps et en ce lieu. Ses proches collaborateurs ont assuré qu'ils n'étaient pas davantage édifiés sur ce point. Il est admis, toutefois, que le secrétaire général du RND n'a pas été tendre avec le FLN et le MSP, avec lesquels son parti formait l'Alliance présidentielle, éclatée il y a à peine quelques jours. “Nous ne sommes pas là pour dire que nous obtiendrons 40 ou 50% des sièges de l'APN. Ce n'est pas un mouton de l'Aïd que l'on partage”, a-t-il fustigé en direction du SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui a déclaré récemment que le Front engrangera la majorité des voix des électeurs aux prochaines législatives. Abou Djerra Soltani, qui a claqué la porte de l'Alliance présidentielle à la veille de la nouvelle année, a eu aussi sa part de critiques. “On n'attend pas les cinq dernières minutes pour entrer dans l'opposition”, a martelé l'homme fort du RND. Il a soutenu alors que son parti s'engageait dans la course électorale sans souhaiter l'exclusion d'aucun courant politique. “La nouvelle loi électorale permet la création de nouveaux partis politiques. Je ne suis pas de ceux qui veulent les empêcher de participer à ce match. Nous ne prônons pas la politique du monopole”, a-t-il précisé, avant d'ajouter : “Nous acceptons la compétition avec tout parti politique, qui, dans le respect des lois du pays, milite pour ses idées et programmes, sans violence et sans dépendance de l'étranger”. À ce titre, il s'est dit convaincu que l'Etat veillera au respect des lois et qu'il a mis en place suffisamment de mécanismes pour garantir la transparence des prochaines élections. Pour sa part, il a assuré qu'il validerait les résultats de ce scrutin, quels qu'ils soient. “Comme par le passé, nous serons présents à ces élections avec un programme et de nouvelles propositions… Pour le reste, nous comptons sur l'unité de nos militants et sur la crédibilité des candidats et candidates que nous présenterons. Nous déclarons, par avance notre respect de la décision des électeurs libres et souverains”. Bien entendu, avant d'aborder le chapitre des élections pour le renouvellement de la composante de l'Assemblée nationale, le secrétaire général du RND a fait le bilan des évènements nationaux ayant émaillé l'année 2011 qu'il a qualifiés “de contrastés mais aussi porteurs d'espérances pour l'avenir”. La plus grande satisfaction du Premier ministre est induite par le fait que les émeutes de janvier de l'année dernière n'ont pas dégénéré en une révolution. “Le peuple algérien n'attendait pas un Printemps arabe”, a-t-il commenté. De son point de vue, le temps confirmera “qu'il s'agissait d'une manipulation des frustrations réelles de nos jeunes par des intérêts maffieux, menacés par la progression de la transparence et de la loi”. Il a salué, à l'occasion, les réformes politiques engagées par le chef de l'Etat en avril dernier que le Rassemblement a cautionnées presque sans y apporter de modifications. “Le RND n'a pas fait de ces réformes un fonds de commerce électoraliste”. Le RND “n'a pas transformé l'examen des projets de loi sur les réformes au Parlement en tribune politicienne car nous sommes respectueux de notre présence au gouvernement”, a-t-il indiqué. S.H.