La fin des audiences a été dantesque dans le procès Troudi-Rezagui. Et ce, au moins pour deux raisons. “Des individus m'ont approché en prison pour me dire que ceux qui les envoient réclament 30 milliards de centimes pour mettre fin aux poursuites entamées contre moi”, a déclaré d'emblée Salim Troudi dans ce procès qui l'oppose à son ex-associé, Rezagui. Cette sortie inattendue fait réagir Me Aïssat, l'avocat de Rezagui, associé de l'homme d'affaires algérien actuellement en détention. L'avocat réclame l'inscription de cette déclaration sur les minutes de l'audience. Me Khiar, représentant le conseil de l'ordre, abonde dans le même sens. Par ailleurs, le plaignant contre qui pèse un mandat d'amener a préféré prendre la poudre d'escampette alors que le procureur de la République a ordonné à deux policiers de l'appréhender. Il s'agit bien entendu d'un mandat d'amener prononcé dans un autre volet de cet imbroglio judiciaire. Pour en revenir à l'audience, ce procès en appel après une condamnation à 3 ans de prison par défaut, prononcée par le même tribunal de Bir-Mourad-Raïs, a, selon les avocats de l'homme d'affaires, motivé le retour de Troudi en Algérie, même s'il est extradable de France. Selon ses avocats, Troudi est revenu au pays pour démontrer qu'il est blanc comme neige. Lors du procès, Rezagui accuse son ex-associé d'avoir détourné quelque 450 milliards de centimes de leur société. Le prévenu nie les faits en arguant le fait que les 80 millions de dollars auxquels il fait allusion sont, en réalité, une avance d'une entreprise russe. “Comment voulez-vous qu'il puisse prétendre des bénéfices sur une somme, alors que vous-mêmes, monsieur le Président, vous m'avez condamné à rembourser la société russe ?”, déclare Troudi. Ce dernier accuse par ailleurs son associé d'avoir falsifié des documents. “Je reconnais l'avoir ramené dans ma société et sans qu'il n'ait rien déposé, je lui ai octroyé 10% et, en mon absence, il a voulu tromper tout le monde en portant sa participation à 30%”, ajoute l'accusé. L'avocat de la partie civile estime que son client a assisté, impuissant, à la dilapidation des biens par des personnes étrangères qui achetaient des devises et des bons de caisse pour Troudi. Il réclame, outre les 450 milliards de centimes, un autre milliard de centimes de dommages et intérêts. Les avocats de la défense estiment qu'avant de trancher cette affaire, il aurait fallu rendre un verdict sur le faux document de Rezagui qui prétend détenir 30% des actions. Ils affirment que leur client, en sa qualité d'actionnaire majoritaire, est libre d'agir à sa guise. Ils réclament la relaxe. Le verdict sera rendu dans une semaine. S. I.