Demain mardi, Rezagui, l'ex-associé de Troudi, comparaîtra devant la cour d'Alger après sa condamnation à la prison ferme, par défaut, par le tribunal correctionnel de Bir-Mourad-Raïs. Inculpé suite à des aveux devant le juge d'instruction, Rezagui avait reconnu que le chèque en litige lui avait été remis par la secrétaire de Salim Troudi. Pourtant, ce même chèque d'une valeur de 46 millions de dinars a valu au vieux Saâd Rezagui, 88 ans, d'être traîné dans la boue, et il a séjourné durant 8 jours à la prison d'El-Harrach. La genèse de cette affaire remonte à 1998 quand Rezagui avait déposé une plainte contre le vieillard pour chèque sans provision ; il réussira à le faire condamner par le tribunal d'El-Harrach à deux ans de prison ferme et par la cour d'Alger à 5 ans de prison ferme. “À El-Harrach, mon client Saâd Troudi a été appelé à la barre alors qu'il se trouvait aux toilettes. Ses avocats réclament un report d'une heure et, contre toute attente, le juge prononce une peine de 2 ans de prison ferme. Ce vieillard de 88 ans est, en réalité, un otage de certains malfrats qui instrumentalisent l'institution judiciaire pour obtenir une rançon”, déclare, hors de lui, Me Benchellah, l'avocat de Saâd Troudi. Quand il fait opposition de cette décision, il sera maintenu en prison durant 8 jours, et ce, malgré son âge et sa santé fragile. “Lors du procès en appel, mon client, qui a été beaucoup plus interrogé sur son fils Salim, se voit infliger une peine rarement prononcée contre des multirécidivistes, à savoir 5 ans de prison”. “Rezagui, fort de ce jugement, n'hésitera pas à saisir les quelques biens du vieux et à les vendre aux enchères publiques”, ajoute Me Benchellah. Pour rappel, Rezagui avait dans une autre affaire vendu un chèque d'une valeur de 65 millions de dinars à Hadjas, le patron d'Union Bank pour seulement 600 000 DA. Débiteur de 50 millions de dinars auprès de Salim Troudi, le banquier réclamera la différence à son créancier qui se trouvait en France. Salim Troudi affirme, pour sa part, “que son ex-associé à hauteur de 10% avait volé les deux chèques”. Rezagui et Hadjas sont inculpés de vol de chèque, d'abus de blanc-seing et de complicité suite à la plainte de Salim Troudi. Rezagui est inculpé dans une autre affaire de faux en écritures authentiques avec un notaire. “Pourtant, malgré tout, mon client en dépit de son âge a fait les frais d'une cabale judiciaire. Rezagui avait déclaré une première fois que c'était mon client qui lui avait remis le chèque en paiement d'une cargaison de dattes. or, Saâd est propriétaire d'une centaine de palmiers à Sidi-Okba. Rezagui a reconnu, ensuite, que le chèque lui a été remis par la secrétaire de la société et que c'était lui-même qui l'avait libellé”, explique l'avocat. Il espère que suite aux nouveaux rebondissements, son client pourra enfin recouvrer ses biens et terminer ses jours en paix. Le même avocat tient à préciser : “on a tenté de faire exécuter la peine de 5 ans de prison ferme contre ce vieillard malade, et heureusement que le procureur général de la cour d'Alger, informé par les avocats, a ordonné immédiatement l'arrêt de cette exécution pénale.” S. I.