Entamé depuis plus d'une semaine, le débrayage des professeurs du lycée Mustapha-Heddam prend une mauvaise tournure dans la mesure où chaque partie en conflit campe sur ses positions, et les cours restent suspendus. D'un côté, un proviseur qui refuse de quitter l'établissement vers une autre destination, et de l'autre, des professeurs (la plupart cumulent une ancienneté de plus de 25 années), soutenus par leur syndicat, et qui exigent fermement son départ dans l'intérêt de la cohésion de l'établissement. En effet, depuis plus de trois ans, le personnel pédagogique est en conflit avec le premier responsable de l'établissement pour diverses raisons. Des membres de la direction de l'éducation de la wilaya d'Oran ainsi qu'une commission ministérielle se sont rendus, à maintes reprises, au lycée pour dégripper la situation sans pour autant prendre des mesures coercitives malgré les griefs graves retenus contre le proviseur : “Quand un proviseur falsifie les émargements des professeurs, cela relève du pénal. Le rapport de la commission d'investigations est accablant”, affirme un professeur avant d'ajouter : “Nous sommes indulgents car nous avons saisi la tutelle au lieu de déposer une plainte en justice. Nous demandons seulement qu'il soit affecté vers un autre établissement scolaire pour qu'enfin nous puissions travailler dans la sérénité. Cependant, si le blocage persiste nous allons droit vers le pourrissement de la situation.” Selon notre source, la tutelle semble favorable à une permutation avec le proviseur d'un lycée de la périphérie d'Oran pour mettre fin à cette situation de blocage qui nuit au bon fonctionnement de l'établissement des Castors et qui de facto pénalise les élèves, surtout à l'approche des examens du second trimestre. Soucieux de l'urgence de la stabilité de l'établissement afin d'éviter la colère des parents, le DE de la wilaya d'Oran tente de déminer le conflit. Les professeurs protestataires privilégient l'intérêt des élèves, et ne sont nullement contre une mutation de leur proviseur vers d'autres cieux : “Le fil est rompu. Nous ne pouvons plus travailler ensemble. Oui, c'est un collègue. Qu'il aille prouver ses compétences présumées ailleurs”, martèle un membre du bureau syndical. NOUREDDINE BENABBOU