Des dizaines de véhicules, notamment des tracteurs de semi-remorque immatriculés dans la wilaya de Tébessa, font la chaîne pour faire le plein et repartir vers la frontière. Le phénomène de la contrebande de gasoil devient vraiment inquiétant et il n'est pas exclu que la région connaisse des pénuries semblables à celles de l'Ouest, provoquées par ce qu'on appelle communément les “hellaba”. En effet, une certaine tension est perceptible ces jours ci au niveau des stations-services de la wilaya d'Oum El-Bouaghi. Mardi matin, les tuyaux des pompes de gasoil à la station Naftal du chef-lieu de wilaya étaient suspendus ; malgré l'approvisionnement régulier et en grandes quantités, l'on n'arrive toujours pas à satisfaire la demande. L'après-midi, des dizaines de véhicules, notamment des tracteurs de semi-remorques immatriculés dans la wilaya de Tébessa font la chaîne pour faire le plein et repartir vers la frontière. On dit qu'un seul voyage pour un semi-remorque lui permet, sans utiliser la remorque, de gagner cash 10 000 DA ; et que dire des voitures ! Selon le receveur des Douanes d'Oum El-Bouaghi, ce sont plutôt les carburants qui sont en tête des saisies quotidiennes qu'opèrent la Gendarmerie nationale, la police et les douanes. La même chose est constatée au niveau de la wilaya de Khenchela, relevant de l'inspection divisionnaire d'Oum El-Bouaghi, facile surtout du côté du Sahara des Nememchas. La création de brigades mobiles de la douane, spécialisées dans la lutte contre le trafic de carburant, annoncée depuis des années à Khenchela, Aïn M'lila et Meskiana, n'a pas encore vu le jour ; cependant, il semble qu'on ait mis le paquet pour ouvrir celle de Meskiana. Pour l'instant, on a commencé l'installation de brigades de sécurité relevant des services de l'inspection d'Oum El-Bouaghi en attendant l'entame officielle des activités. Il est à noter que, depuis quelque temps, la contrebande dans cette région a connu un changement, un genre de redéploiement. Il se trouve que moins de produits rentrent au territoire et beaucoup en sortent, la demande de l'autre côté de la frontière est telle qu'on préfère sélectionner les produits les plus rentables financièrement s'entend, carburants, cuivre, cheptel ovin. Les évènements survenus en Tunisie et en Libye ont fait naître la contrebande de nouveaux produits, à savoir voitures, poisson, boissons alcoolisées. Comme on le sait, la réglementation concernant les saisies dans ce cas et les amendes qui en découlent contraignent les contrebandiers à abandonner parfois marchandise et moyen de transport. Aujourd'hui, le parc des Douanes d'Oum El-Bouaghi est plein à craquer malgré la vente effectuée à la fin du mois de janvier dernier. B. N