Journal intime est le titre du second album du jeune chanteur Nabil Nebbache, sorti chez Gurta Prod, et disponible depuis quelques semaines dans les bacs. Cet opus vient enrichir la scène musicale algérienne de par sa diversité et surtout la fraîcheur qu'il véhicule. Il sonne comme une ode à la chanson, et surtout à la belle mélodie et à la créativité. Composé de six titres (dont une reprise de la diva Fadéla Dziria : Mel hbibi malou avec une orchestration malouf). Son nom ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais pour ceux qui suivent les programmes de la Télévision nationale se souviennent de son passage très remarqué dans l'émission de variétés Ahallil en 2010, avec la chanson El Djazaïr. Son histoire avec la musique ne date pas d'aujourd'hui ou d'hier. Bercé dès son jeune âge par la belle mélodie, Amir Nebbache développe un vif intérêt pour la chanson. En 1998, il forme le groupe Charabia (style baroque, mélangeant les genres), et en 2004, un album voit le jour : Hkaya. Depuis, ce natif de Bordj Bou-Arréridj n'a eu de cesse de se perfectionner et surtout de faire des recherches afin de trouver son style. La chanson phare de ce nouveau produit musical est Frak Bladi, un hommage qu'il rend au défunt artiste, le musicien Abdellah Kriou. Le thème abordé est l'émigration, le départ – surtout volontaire – de personnes laissant tout derrière elles. Puis, elles sont submergées par les souvenirs, et surtout par l'envie de revenir sur leurs pas… Une mélodie lente, avec de l'émotion dans le timbre de la voix. Frak bladi c'est également un appel à ne pas oublier les racines du pays, et surtout les origines. D'ailleurs, le clip (que l'on peut regarder sur le net) est très explicite à ce sujet. S'inscrivant dans le registre sentimental, teinté de mélancolie (sans toutefois sombrer dans l'exagération et les lamentations), cet album se décline comme un véritable journal intime. Le chanteur ouvre les portes de son jardin secret. À travers lui, il raconte des histoires qui lui sont propres, vécues et qu'il a souhaité les partager avec le public. Sans toi, Kan ala bali , Jerhet guelbi ou Enssaï eli fat – dont il l'auteur –, sont des chansons très sensibles par les sujets abordés. Leur particularité c'est la richesse dans les sonorités. Une orchestration recherchée, oscillant entre le jgc0 Quant à la reprise Mel hbibi malou, c'est un plaisir qu'il fait à ses parents qui sont d'inconditionnels fans de Fadéla Dziria. La version malouf est justifiée par l'envie de l'interprète d'élargir son répertoire et mettre à l'épreuve ses capacités vocales… Journal intime est un album où les émotions sont exprimées à travers différentes sonorités (universelles et algériennes). Un brassage musical réussi, conciliant la différence, rehaussé par un langage accessible. Auteur, compositeur et interprète, Amir Nebbache frappe fort avec un album qui, sans conteste, en a déjà conquis plus d'un. A I