Résumé : Les filles de Fathma se tiennent en retrait, ne participant pas à la fête. Des invitées, très indiscrètes, parlent de son futur mari. N'ayant pas eu d'enfant avec sa première femme, elles espèrent qu'il en aura avec Fathma. Celle-ci n'a pas eu le temps d'y penser, trop inquiète pour ses filles … -Mes chéries, je reviendrais plus tôt que vous ne le croyez, leur promet-elle le jour de son mariage. Ne faites pas de bêtises en mon absence ! Je reviendrais vous chercher ! Ses filles s'accrochent à son cou et se mettent à pleurer. Même si elles ne resteront séparées qu'une semaine, elles ont du chagrin, toutes les trois. Fathma s'efforce d'être courageuse mais c'est plus fort qu'elle. Sa marâtre entre et se met à crier. Tu viens de bousiller ton maquillage ! Fathma se tamponne les yeux, avec un mouchoir, pour sauver ce qui reste de khôl. À l'air furieux de sa marâtre, elle n'y est pas parvenue. Pourquoi pleurez-vous ? Dahmane n'est pas assez bien pour toi ? - Si, il est même parfait, répond Fathma. - Si tu te fais du souci pour elles, sache que je prendrais soin d'elles, lui dit sa marâtre. Et puis, ce n'est que pour quelques jours ! - L'école, comment on fera pour venir ? s'inquiète Yamina. - Dahmane que vous appellerez khali, leur dit Dahbia, vous inscrira dans l'école de son village ! Comme ça, vous serez ensemble ! Vous en avez de la chance qu'il vous ait acceptées, ajoute-t-elle à l'intention des petites filles. Beaucoup de chance même … Un concert de klaxons leur parvient. Dahbia met les filles à la porte et aide sa belle-fille à mettre son burnous. Elle la trouve très belle en blanc. Grande, brune, Fathma possède un charme fou. Elle n'a pas besoin d'artifice pour être belle. Il lui suffit de sourire. Même avec ses yeux lavés de tout maquillage, son regard noir accroche et séduit. Dahbia se dit que la malchance lui a joué un mauvais tour, en lui prenant son mari. - Je te souhaite d'être heureuse ! Fathma a perdu la notion du temps. Impassible, elle voit Dahmane venir s'asseoir près d'elle, pendant deux minutes. Il est venu accompagné de sa famille et de ses amis. Ils ne sont pas les seuls à faire la fête, même ses deux frères et ses belles-sœurs dansent. Fathma ne sourit même pas. Elle ne doute pas de leur joie. Ils allaient être “débarrassés” d'elle et de ses filles. Elle les comprend. Elle ne leur en veut pas … Des larmes rendent ses yeux plus brillants. Encore une fois, elle pense à ses filles qui ne sont même pas entrées au salon. Vient l'heure de partir. Dahmane prend sa main et est surpris de la sentir glacée. - Tu as peur ?lui demande-t-il à l'oreille. Fathma secoue la tête de gauche à droite, sans le regarder et rougit en sentant leurs familles et leurs amis les manger des yeux, curieux de savoir ce qui se dit. - Allez vous deux, c'est l'heure de partir ! notre couscous va refroidir, lui dit un cousin. Allez ! Fathma sort au bras de Dahmane. Des rubans de soie blanche ont été accrochés aux poignées des portières de la voiture rouge. Quand elle prend place à l'arrière, elle a presque un sourire lorsque Dahmane refuse que sa “belle- mère” en fasse de même. - Prenez place dans l'autre voiture, lui dit-il avant de s'adresser à Fathma. Où sont tes filles ? - Elles ne viennent pas, murmure-t-elle. Une autre fois … - Mais elles doivent assister à la fête ! Dahmane prie son beau-père d'aller chercher ses filles. Nora et Yamina sont si surprises qu'elles ne se font pas prier pour rejoindre leur mère sur la banquette arrière de la voiture. Fathma ne peut s'empêcher de passer les bras, sur leurs épaules, pour les rapprocher d'elle. Elle est émue, des larmes se mettent à couler. Dahmane l'ignore mais il vient de gagner son cœur. Elle ne se fait plus de souci pour ses filles. Elles viennent de se trouver un père sans vraiment le savoir … (À suivre ) A. K. Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus : [email protected]