Présent dans le cadre du jumelage de sa ville, Bordeaux, avec la capitale de l'Ouest, le leader de l'UMP a abordé la question sensible du “voile”. En provenance d'Alger, le député-maire de Bordeaux, M. Alain Juppé, accompagné de l'ambassadeur de France et d'élus bordelais était, hier, à Oran où, avec son homologue, il a signé officiellement un protocole de jumelage et de coopération entre les deux villes. Ce jumelage que les deux maires ont inscrit dans la continuité de la nouvelle politique de refondation entre les deux pays, ne se veut pas un simple “paraphe d'amitié”, mais surtout une véritable coopération “fructueuse pour les deux villes”. Pour cela, c'est un véritable plan d'action qui s'étalera de 2004 à 2006 qui a été mis en place par les deux délégations. Un plan d'action qui a identifié de nombreux secteurs où des projets de coopération et d'échanges pourront se concrétiser à l'avenir. M. Juppé citera, à cet effet, le domaine de la gestion urbaine (collecte des déchets, transport, formation d'agents communaux…). D'autres domaines pour lesquels la ville de Bordeaux semble avoir une expérience reconnue (prise en charge de jeunes en difficulté, insertion, santé, etc.), pourront peut-être apporter un plus à la première commune d'Algérie. En matière de formation, un grand centre de documentation devait être créé. Le volet culturel n'est également pas oublié puisqu'en plus des échanges de troupes artistiques, il est prévu des accords entre le musée Zabana et celui d'Aquitaine. Un don de 3 000 livres a déjà été concrétisé dans le cadre de ce jumelage. Dans un point de presse, tenu au siège de l'APC d'Oran, M. Juppé apportera des précisions sur le traitement qui a été fait autour du port du voile en France : “Ce n'est pas la question de la place de l'islam en France qui est en cause (…) La laïcité c'est un principe de neutralité, or, il y a un mouvement en France, radical, fanatique qui a des visées politiques et qui tente de déstabiliser…” Quant à la polémique, en France toujours, sur la nécessité ou non de légiférer sur cette question, selon M. Juppé, il s'agira “d'interdire le port ostentatoire de tout signe politique, religieux…” Quant à savoir si l'intégration des jeunes issus de l'émigration est une réussite ou pas, le député-maire de Bordeaux reconnaîtra qu'il y a encore des discriminations pour la génération des jeunes beurs en matière d'emplois, de logements et de loisirs. Le programme de la délégation bordelaise les mènera par la suite à la Chambre de commerce et d'industrie d'Oran où là aussi a été signé un protocole de partenariat stratégique entre les deux chambres des deux villes. M. Juppé devait, dans l'après-midi, rencontrer la communauté française, puis se rendre à l'université d'Oran. F. B.