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“LUMIÈRES SUR L'ÂME BERBÈRE PAR UN HOMME DE LA PAROLE : JEAN EL MOUHOUB AMROUCHE” DE PIERRE ET REJANE LE BAUT Textes radiophoniques du poète et homme de parole
Orateur de génie à travers ses émissions, sa poésie était présentée avec une “émouvante simplicité”. “Je crois que je suis un bon orateur, car j'aime à parler à un auditoire, surtout quand je me sens exposé et qu'il faut faire face. Alors je mobilise mes ressources, toutes mes ressources et tout ce dont je suis capable (…)”, a déclaré Jean El Mouhoub Amrouche, le 27 avril 1958. Ce texte inédit a été retrouvé par Pierre et Réjane Le Baut. Aux éditions du Tell, ce couple d'universitaires vient de sortir Lumières sur l'âme berbère par un homme de la parole : Jean El Mouhoub Amrouche. À travers cent quarante-deux pages, les auteurs reviennent sur le travail de ce poète à la radio. Ils retracent tous les passages et les textes de Jean Amrouche en commençant par Tunis de 1938 à 1939, ensuite Casablanca en 1952, sur les ondes parisiennes de 1953 à 1954 et pour finir à Genève en 1961.La réalisation de ce livre a pour but de “sauver des textes merveilleux d'Amrouche. Sa parfaite connaissance de la Kabylie et de son patrimoine doit être préservée”, a indiqué, lors d'une conférence sur son ouvrage la semaine dernière, Réjane Le Baut, qui a écrit de nombreuses œuvres sur Jean Amrouche. Ce livre est considéré comme le plus important et le plus précieux. Car il ne “manque que la voix d'El Mouhoub”. En effet, la magie de ce poète réside dans la présentation de ses textes en français à la radio. Sa sœur, Taos Amrouche, récitait les vers poétique ancestraux en kabyle et la traduction se faisait en direct en procurant beaucoup d'émotion, même à ceux qui ne comprenaient pas la langue. Les premières pages relatent les “circonstances personnelles”, ses études à Bône et puis son retour en Tunisie comme enseignant, ce qui lui a permis de découvrir le monde radiophonique. En 1938, a eu lieu l'inauguration du poste de Radio-Tunis PTT, dont l'objectif était de faire face aux stations italiennes fascistes captées dans cette ville. Cette “circonstance radiophonique” représentait une occasion en or. Il propose sept émissions patrimoniales et littéraires sur les “chants berbères”. Ces émissions étaient structurées sur une présentation de “la scène folklorique qui est comme une fable, une traduction française du chant, puis le chant lui-même a capella, en langue berbère interprété par sa sœur Marie-Louise Taos”. Cet homme de parole et ce Jugurtha (son personnage emblématique) chantait les poèmes de sa mère pour transmettre ce patrimoine et réciter l'âme de l'Afrique du Nord. Orateur de génie à travers ses émissions, sa poésie était présentée avec une “émouvante simplicité. Il entre dans les obligations d'un poste impérial non seulement de répandre la pensée et l'art français, mais aussi de mettre la lumière sur les richesses spirituelles des peuples de l'Empire” (presse tunisienne novembre 1938). Par la suite, il donne des conférences à Casablanca et Paris sur “La nature et fonction du chant chez les Berbères de Kabylie”. En septembre 1953, il intervient à Paris dans une réunion de la société européenne de culture. Lumières sur l'âme berbère par un homme de la parole : Jean El Mouhoub Amrouche est une lecture de chants kabyles d'une poésie délicieuse et touchante. H M Lumières sur l'âme berbère par un homme de la parole : Jean El Mouhoub Amrouche de Pierre et Réjane Le Baut, édition du Tell, 2012, 142 pages, 600 DA.