L'initiative citoyenne, notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées, Nabni, poursuit la publication de ses travaux réalisés dans le cadre de la préparation du rapport Algérie 2020 “Cinquantenaire de l'Indépendance : enseignements et vision pour l'Algérie de 2020”. Hier, Nabni a rendu public le projet de chapitre “Education, compétences, savoir et capacité d'innovation”. Une conférence-débat a été organisée à la salle Frantz-Fanon de Riadh El-Feth, Alger. Si, lors de la présentation, le 26 mai dernier, du thème consacré à “l'économie et création d'emplois”, Nabni a souligné l'obligation pour l'économie algérienne, comparée au bateau “Titanic”, d'amorcer le virage de la diversification, au risque de heurter “l'iceberg et de couler”, Zoubir Benhamouche, économiste et membre de Nabni, estime que l'éducation, les compétences, le savoir et la capacité d'innovation “sont des facteurs majeurs pour rendre le bateau Algérie plus puissant et plus rapide”. Faisant un survol des 50 années de politique dans ce domaine, Zoubir Benhamouche relève que le bilan n'est pas “catastrophique”. Un effort colossal a été consenti en matière de généralisation de l'accès à l'éducation. Des budgets importants ont été alloués. Les dépenses nominales consacrées à l'éducation ont quasiment doublé entre 2000 et 2006, passant de 224 milliards de dinars à 439 milliards. Cependant, malgré les efforts consentis par les différents gouvernements depuis l'Indépendance, le secteur de l'éducation demeure loin des attentes des citoyens, des acteurs du secteur et des performances de pays à niveau de revenus similaires. Si le taux d'achèvement du primaire est élevé, le taux de redoublement l'est davantage. Le taux d'abandon dans le premier cycle du secondaire qui demeure encore très important, alors que persistent de fortes disparités géographiques entre établissements. Sur le plan des performances des élèves, les résultats de quelques tests internationaux témoignent d'une très faible qualité du système éducatif. En matière d'efficacité des dépenses, les chiffres montrent un coût par diplômé très élevé témoignant d'un système éducatif qui manque d'efficacité. “Nous devons nourrir de grandes ambitions pour notre système éducatif, car il constitue le levier majeur par lequel notre pays pourra rapidement s'extraire de la trappe à mal développement dans laquelle il se trouve”, souligne le groupe Nabni, qui invite les experts à enrichir le projet de rapport par leurs propositions. Nabni propose trois leviers et neuf chantiers de rupture, pour bâtir un système éducatif plus efficace. “À l'horizon 2020, l'Algérie aura su poursuivre son effort dans l'éducation, mais en bâtissant un système éducatif plus efficace”, projette Nabni. L'objectif, entre autres, est de hisser le taux d'achèvement du primaire à 98% et de celui du premier cycle du secondaire à 95%, de réduire de moitié les taux de redoublement, d'atteindre un taux brut de scolarisation de 35% dans le supérieur, d'atteindre une moyenne de 300 publications pour un million d'habitants et de construire trois pôles de recherche de haut niveau en économie et sciences sociales, TIC et énergie. Nabni estime qu'il faut mettre le pilotage par la qualité et la performance au cœur de la politique d'éducation, à tous les niveaux. L'initiative citoyenne plaide pour la construction d'un système éducatif et de formation plus équitable. Enfin, Nabni propose des innovations portant tant sur la gouvernance du système (autonomie, incitations, allocations budgétaires sur la base des performances) que des ajustements dans la manière de transférer les connaissances et développer les compétences des élèves et étudiants. M R