Lors des émeutes qui ont secoué la localité bruxelloise de Molenbeek à la suite d'un incident le 31 mai avec une femme portant le niqab, Fouad Belkacem, le porte-parole du mouvement radical islamiste Sharia4Belgium, avait justifié la réaction de la jeune femme belge convertie qui avait refusé, selon le parquet, de retirer son voile intégral et donné un coup de tête à une policière en lui cassant le nez et deux dents. Plus récemment, le responsable de cette organisation a posté une vidéo sur YouTube qui glorifie l'attitude de la jeune femme et cette vidéo appelle ses “frères et sœurs” à “défendre l'honneur des musulmans et à passer à une action violente”. Un juge d'instruction anversois a, dès lors, requis jeudi un mandat d'arrêt à l'encontre de Fouad Belkacem pour atteinte à la loi antidiscrimination en lançant un appel public à “la violence pour laver l'honneur des musulmans”. Le porte-parole du parquet Paul Van Tigchelt ajoute que les nouveaux faits présentent des similitudes avec ceux pour lesquels M. Belkacem avait déjà été condamné le 4 mai dernier à une peine de deux ans de prison contre laquelle le suspect avait interjeté appel. Jeudi, le porte-parole de Sharia4Belgium a donc été appréhendé chez lui à Boom dans la région d'Anvers et une perquisition a également été diligentée dans le lieu de réunion de Sharia4Belgium. Parallèlement, le Chef du gouvernement belge, Elio Di Rupo, a déclaré à la Chambre que les groupuscules qui incitent à la violence et à la haine doivent être interdits et qu'il fallait examiner les moyens juridiques pour parvenir à cet objectif. “Je veillerai à ce que le gouvernement travaille au mieux avec le Parlement sur ce sujet”, a dit le Premier ministre. M. Di Rupo, qui a ajouté qu'en sa qualité de président du Comité de renseignement et de sécurité, il avait “demandé aux services concernés de renforcer la surveillance des actes d'incitation à la haine ou à la violence partout dans le pays”. Pour conclure, Elio Di Rupo a noté qu'il ne fallait pas se tromper de débat. “Autant, nous devons être extrêmement fermes pour faire respecter notre Etat de droit, autant nous devons intensifier notre politique économique et sociale. Plus nous réussirons à créer de l'activité et à offrir des emplois rémunérateurs et stables, plus nous réussirons à permettre aux familles de se construire et de vivre dignement, moins les groupements qui prônent l'intolérance et la violence seront attractifs”. De son côté, la ministre belge de la Justice, Annemie Turtelboom, a estimé que “la déchéance de la nationalité” de Fouad Belkacem en vue de son extradition vers le Maroc où il a été condamné pour trafic de drogue pourrait constituer “une solution” bien qu'il revienne, selon la ministre belge, à “un juge indépendant” de se prononcer éventuellement en ce sens. Tout récemment, la Belgique a signé un accord avec le Maroc en vertu duquel des citoyens marocains condamnés en Belgique peuvent être amenés à effectuer leur peine dans ce pays. A M