Voici la lettre envoyée à M. Ghoualmi par le collectif des immigrés, clients d'El Khalifa Bank, actuellement dissoute, dans laquelle ils réclament leurs droits. “Vous avez bien voulu nous recevoir le 27/09/2003. Nous avions exposé nos doléances et porté à votre connaissance le profond désarroi et mécontentement de la communauté immigrée concernant l'affaire d'El Khalifa Bank. À cet effet, nous vous avions remis une lettre destinée à Monsieur le ministre des Finances. En tant que premier représentant de l'état algérien en France, vous nous aviez promis d'intercéder en notre faveur pour le règlement de ce problème dans le sens du respect de nos droits et de notre dignité. Force est de constater que, hormis deux autres entretiens avec votre attaché économique, sans résultat positif dans le sens que nous souhaitions, nous n'avons pu vous rencontrer malgré nos demandes pressentes. Votre attaché économique, qui devait nous rappeler à deux reprises, ne l'a jamais fait ni pour infirmer ni pour confirmer votre accord. Ainsi, nous n'avons, à ce jour, reçu aucune nouvelle de notre représentation diplomatique. Notre cri de détresse semble s'être fondu dans les dossiers administratifs de bureaucratie. Votre Excellence, nous ne sommes pas venus quémander une aide quelconque à caractère sociale ou humanitaire. Nous sommes venus réclamer nos droits. Nous avons été spoliés. L'état est responsable de cette situation. De plus, nous avons épargné à la demande du premier magistrat du pays ce qui constitue un gage de confiance et de sécurité. C'est dans ce cadre que nous sommes venus vous voir. Pour nous immigrés, vous êtes "l'Etat algérien" auprès de qui nous réclamerons le règlement de notre problème. Ce règlement, nous le souhaitons dans un cadre algéro-algérien comme nous l'avons déjà écrit dans la lettre adressée à Monsieur le ministre des Finances et ce, dans un climat de dialogue et de concertation que nous prônons. Malheureusement, l'atmosphère sociale qui prévaut ne se limite plus aux désarroi, mécontentement et exaspération devant la lenteur décisionnelle des autorités. Le cap en est franchi par les enfants d'épargnants qui voient leurs pères spoliés de leurs biens et humiliés dans leur dignité. Ils voient leurs rêves de retour et d'installation dans ce beau pays se transformer en cauchemar. Ceux sont à présent des sentiments de haine, de révolte et antinationalistes qui se développent dans cette frange de la société avec tous les prolongements qui pourraient en découler et qu'il faut gérer. Aussi, nous vous demandons instamment de vous investir dans ce dossier que nous considérons, pour notre part, prioritaire, d'autant plus que les épargnants ont appris que le “liquidateur” d'El Khalifa Bank qui devait régler le problème courant décembre semblerait être lâché par ceux-là mêmes qui l'ont mandaté pour faire arrêter la grève de la faim de Chéraga et éviter celle de Paris, en nous restituant nos avoirs intégralement dans la monnaie de dépôt et ainsi ramener la paix dans nos foyers.”