Des dizaines de familles, recasées dans les différents centres de transit de la wilaya d'Annaba, ont perturbé, samedi dernier, la visite officielle du ministre du transport syrien à Annaba, pour protester contre leur situation catastrophique qui perdure depuis plusieurs années déjà. Hommes, femmes et enfants, qui brandissaient des banderoles où on pouvait lire, notamment, “nous demandons juste nos droits à la vie,” ont, dès 8 heures, occupé les alentours du siège de la wilaya. Ce sont 115 familles, placées par les pouvoirs publics, ces cinq dernières années, dans les centres de transit, qui ont décidé de sortir dans la rue pour dénoncer la “hogra”, le laxisme et l'indifférence des élus et des autorités locales. Bloqués durant près d'une heure au siège de la wilaya, le wali et le ministre syrien du transport ont pu difficilement quitter les lieux sous haute surveillance à partir d'un second portail utilisé uniquement pour les visites présidentielles. Les protestataires estiment être ballottés d'un responsable à un autre. “Le wali nous a promis que nous serions recasés dès le mois de septembre écoulé et que nous devons prendre désormais contact avec le chef de daïra, qui a été chargé de notre problème. Le mois de septembre passé, le chef de daïra nous a, de son côté, précisé que la réception des logements a été retardée jusqu'au mois de novembre”, révèle-t-on. “À la fin du mois de novembre, le chef de daïra nous a orientés vers le directeur de l'OPGI, en nous expliquant que ce dernier est en possession de la liste des bénéficiaires de logements. Sur les lieux, nous avons été surpris par les propos du directeur de l'OPGI. Celui-ci a déclaré, contrairement au chef de daïra, qu'il n'est destinataire d'aucune liste de bénéficiaires de la part de la wilaya, ni de la daïra, et encore moins de la commune, et qu'il ne dispose pas de logements prêts à être distribués”. La tension persiste toujours et les familles continuent, à l'heure où nous écrivons ces lignes, d'assiéger la wilaya et ce, en l'absence du chef de l'exécutif. Leurs représentants promettent que des sit-in similaires seront tenus quotidiennement, jusqu'à l'obtention de leurs droits. B. B.