Le Français Zinedine Zidane, élu meilleur joueur en 1998, après le Mondial remporté par la France, ainsi qu'à la suite du sacre à l'Euro 2000 de football, a, une nouvelle fois, été récompensé, hier, par le vote de 142 sélectionneurs qui ont, cette année, fait passer le talent avant le résultat. L'an dernier, son coéquipier du Real Madrid, le Brésilien Ronaldo, meilleur buteur du Mondial 2002, lui avait logiquement “volé” la vedette en étant sacré joueur mondial par la Fédération internationale de football (FIFA). Cette fois, les votants ont profité d'une année sans trophée majeur pour faire abstraction des résultats afin de rendre hommage à l'humilité et à la classe naturelle du “meilleur footballeur au monde”. C'est un peu comme si les 142 sélectionneurs avaient encore en mémoire cette reprise de volée venue d'un autre monde en finale de la Ligue des champions 2002, gagnée par le Real Madrid contre le Bayer Leverkusen (2-1). De toute façon, ce nouveau trophée ne va rien changer dans la vie de Zidane. Même son dauphin, cette année, son compatriote Thierry Henry, lui rendait hommage en avouant : “J'ai progressé en équipe de France grâce à Zizou.” Avec le Real Madrid, qui a vu défiler les plus grands joueurs du monde, ses moindres gestes sont décortiqués et le Bernabeu vibre à chaque fois qu'il s'empare du ballon pour éclairer le jeu. Ronaldo n'arrête pas de marquer, Raul fait également toujours preuve de son sens aiguisé du but, Figo semble connaître une deuxième jeunesse à l'approche de l'Euro, Beckham revit dans un rôle nouveau. Mais tout ce beau monde est un peu “zidano-dépendant”. Ses derniers détracteurs, qui critiquaient notamment un manque certain de charisme en raison de sa timidité, ont, eux aussi, baissé les bras. “Quand Zidane va toucher le ballon, il peut toujours se passer quelque chose”, affirme son ami, Ivan Helguera.