Malgré la mise en place d'un système de régulation des produits de large consommation, la flambée des prix continue de sévir. Les mandataires se permettent cette phrase lourde de sens : “Le marché est toujours déréglementé, et les détaillants pratiquent les prix qu'ils veulent." Un aveu d'échec de la part des professionnels quant au problème relatif aux prix des produits agricoles tarifiés. À moins de quinze jours de la fin du Ramadhan, les commerçants semblent redoubler de férocité tant l'appât du gain est alléchant. Dans les marchés populaires, les prix donnent le tournis. Et la régulation tant réitérée n'a pas pour autant permis d'atténuer un tant soit peu la fièvre qui s'est emparée des étals. Sentant les limites de l'ancien système de régulation des prix des fruits et légumes, les mandataires du nouveau marché de gros d'El-Kerma lèvent les bras au ciel. “Les prix de vente que nous adoptons sont raisonnables", affirment-ils. Ces derniers dénoncent les détaillants d'être à l'origine de la hausse des prix : “Comment voulez-vous contrôler les prix, alors que les marchands au détail majorent leur prix de vente à 50% et plus." Interrogés à leur tour sur ces hausses intempestives, des vendeurs mettent en cause les marchands en gros qui deviennent incontestablement incontrôlables. Il existe deux raisons principales. L'une est liée au diktat des mandataires malgré la disponibilité de la production et l'autre est attribuée à l'avidité des propriétaires des chambres froides. “Ceux-ci ne trouvent aucun scrupule à augmenter les prix des fruits et légumes en procédant à leur stockage", dira Adda, tenancier d'un étal de fruits et légumes. Pour un autre marchand, “la hausse des prix trouve son origine dans l'absence de contrôle parmi la chaîne des intermédiaires qui font leur loi." Du producteur au consommateur, en passant par le mandataire et le marchand de détail, les prix sont multipliés plusieurs fois, voire décuplés. Tout le monde semble trouver son compte dans ce fatras où chacun décide à sa convenance du palier de la marge bénéficiaire, sans l'assentiment des services compétents, du moment qu'aucun contrôle n'est possible en l'absence de factures lors des transactions. “Mais vaille que vaille, ce sont les propriétaires des chambres froides qui sont pointés du doigt. “La nouvelle flambée des prix des fruits et légumes n'a aucune relation avec le marché de gros d'El-Kerma", selon un membre de l'association des mandataires des fruits et légumes. Pour lui, le principal facteur, lié à cette hausse qui va crescendo, concerne la marge bénéficiaire qui est fixée à plus de 50% par les détaillants. K. R-I