Le sud de la wilaya de Tizi Ouzou vient d'enregistrer, avant-hier mardi dans la soirée, un second kidnapping depuis le début de ce mois de Ramadhan, portant ainsi le nombre des victimes de ce phénomène à 68 depuis son apparition dans la région. Il s'agit, pour cette dernière victime, du fils d'un commerçant de la localité de Mechtras, dans la daïra de Boghni, à environ 35 kilomètres de Tizi Ouzou. Il était environ 22h. La victime, D. Amar, âgé de 21 ans, rentrait de la ville de Boghni où elle avait pour habitude de se rendre chaque soir après la rupture du jeûne lorsqu'il a été surpris par des individus armés. Selon des recoupements d'informations, les auteurs du rapt ont usé d'une méthode jamais utilisée jusque-là dans toutes les affaires d'enlèvement enregistrées dans la wilaya. Un véhicule aura légèrement égratigné celui de la victime sur la route du retour, non loin de son village. Les deux véhicules s'arrêtent et Amar se retrouve face à ses ravisseurs qui l'ont conduit illico presto à bord de son propre véhicule, de type Megane, vers une destination qui demeure encore inconnue, nous dit-on. L'alerte a été donnée durant la nuit même du rapt par la famille de la victime qui aura été contactée par les ravisseurs à l'aide du téléphone de l'otage. Les villageois se mobilisent au milieu de la nuit mais ne retrouvent que le véhicule de la victime abandonné sur la route. L'information s'est répandue telle une traînée de poudre dans tout Boghni où, comme après chaque enlèvement dans la région, la population n'a pas tardé à faire montre de solidarité avec la famille de la victime. C'est ainsi d'ailleurs que la population a procédé hier matin, pendant quelques heures, à la fermeture de plusieurs institutions publiques, dont les sièges de la daïra et de l'APC de Boghni. La plupart des commerçants de la ville de Boghni ont également baissé les rideaux de leurs commerces faisant ainsi de Boghni une ville quasi morte. “Cette action a été menée de façon spontanée par les habitants de la région, et nous allons nous réunir pour décider de nouvelles actions de nature à exercer la pression sur les ravisseurs afin de libérer Amar sain et sauf et sans payement de rançon", nous dit un membre d'un des comités de village de la région. Selon certaines sources locales, les ravisseurs auraient pris attache avec des membres de la famille de la victimedesquels ils ont exigé une forte rançon. Une information démentie par d'autres sources proches de la famille de la victime. Au-delà de la rançon, c'est surtout le retour de ce phénomène qui a déjà fait une victime le 24 juillet dernier aux Ouadhias, et l'inertie des autorités face à ce phénomène qui n'est pas sans coût économique puisqu'ayant poussé 71 opérateurs économiques à quitter la wilaya de Tizi Ouzou pour s'installer dans d'autres régions du pays.