Ceux qui ont montré que le Coran est fait de paraboles et de plans architecturaux ne se trompent pas. Pourvu que vous cherchiez, vous allez trouver à votre portée ce que vous voulez ! Le Dieu révélateur du Coran en le faisant descendre par une journée du Destin des Tablettes Gardées au Ciel au ciel le plus bas, dont nous célébrons ces jours-ci l'anniversaire dans la piété et la ferveur, est un artiste entier. Rien n'est au hasard. Nous avons vu que sourate Echourâra était un bijou dans sa structure et son style, sa forme et dans son fond. Nous avons l'exclusivité, Dieu merci, pour cette découverte en l'ayant déposée à l'Onda et la Bibliothèque nationale. Elle a été révélée pour défier les poètes et les orgueilleux tenants de la bonne parole de la cité mecquoise sur leur propre terrain. Eux se targuaient d'avoir fondé Souk Oukadh, la qibla et théâtre des poètes, avec les célèbres Mouâlakates, affiches des meilleurs poèmes, notamment les sept rendus notoires. Le Coran a rétorqué par la Révélation de sourate Echouâra avec huit paraboles sur des récits prophétiques, construites sur un modèle ressemblant étrangement à des “poèmes" libres avec des versets courts et rimés, chaque parabole se termine par le même refrain de deux versets. Quelle est l'utilité de cette découverte, dites-vous ? Elle est immense car c'est la forme qui aide le fond, d'autant plus qu'elle a une particularité frappante. Entre une présentation simpliste et hasardeuse et une autre dotée d'une logique thématique de bonne visibilité et pénétration qui vous permettra d'encadrer le texte dans ses moindres détails, avec des outils d'analyse d'approche, et s'il vous plaît intelligemment, la différence est de taille. Le père de l'exégèse coranique, l'imam Tabari, avait vu juste en s'étonnant de ceux qui apprennent par cœur le Coran et ignorent sa signification. Grâce à la mise en évidence de ces schémas, nous avons élaboré un CD-rom interactif avec le son présentant la sourate sous sa structure réelle qui ne souffre d'aucune ambigüité. Preuve que la présentation du Coran sur le plan de la forme, héritée telle quelle depuis Hafs et Ouarch, il y a plus de douze siècles, peut être améliorée sans altérer aucunement le contenu qui demeure immuable. Bien au contraire, la mise en évidence judicieuse des structures de lecture inhérentes au Coran (on n'invente rien) aide à mieux valoriser le contenu et donc à mieux le communiquer. C'est une révolution salutaire dans les mœurs, en bousculant bien des idées fixes et des intérêts égoïstes au détriment du texte sacré en le maintenant dans un état de sous-développement et de sous-culture. La lumière de Dieu qui se répandra dans l'univers en prenant le dessus, selon la promesse divine, ne sera pas l'œuvre d'une seconde révélation, ou d'un nouveau messager, mais le produit de la recherche et de la découverte des formes expressives du texte sacré pour le rendre plus accessible et plus intelligible. Il y a de l'espoir pour bousculer des inerties et percer des issus. Lire le texte sacré en bloc lugubre impénétrable tant dans la langue arabe que les langues d'interprétation bon à répéter, c'est du passé. Au temps de l'informatique et du développement accéléré des techniques de communication et de méthodes de recherche, le moment est venu de voir autrement nos habitudes d'approcher le Livre universel. Il y a plus de cinq années que j'avais présenté un projet de relecture de sourate Echouâra en trente épisodes selon l'architecture de sourate Echouâra. Dégagé par nos soins, j'ai buté contre un mur d'incompréhension tellement les certitudes étaient fixes, les mentalités closes et les blocages solides de la part de certains, que Dieu leur pardonne. Il suffit pourtant de montrer la beauté et l'art du texte, et aux gens, les spécialistes notamment, de juger ! La présentation à notre manière de la scène de l'invocation de sidna Ibrahim tirée de la parabole de sidna Ibrahim dans la sourate, un épisode parmi les trente programmés, tous aussi beaux et élégants, donne un aperçu de ce qu'on a fait perdre aux téléspectateurs avides de connaissance et de nouveautés. À l'instar de ce qu'on avait fait pour les feuilletons télévisés de sidna Youcef, primé haut et fort au Festival panarabe de Manama (Bahrein) en 2003 et les Gens de la caverne, non moins réussi. Mais, depuis, qu'est-ce qu'on a fait de mieux ?