Théoriquement, ce mois est celui de la piété, de la charité envers son voisin et de l'abstinence à toute chose ; alors comment expliquer cette flambée de violences faites d'agressions, de vols et surtout d'incivisme ? Les statistiques des agressions rendues officiellement publiques et les informations qui parviennent des différentes régions sur les agressions durant ce mois sacré du ramadhan ont de quoi donner le tournis. Et ce n'est que l'entame de ce mois de jeûne et de piété. Nos sociologues ont de la matière s'ils venaient à s'intéresser à ce phénomène que la simple raison ne peut expliquer. Théoriquement, ce mois est celui de la piété, de la charité envers son voisin et de l'abstinence à toute chose ; alors comment expliquer cette flambée de violences faites d'agressions, de vols et surtout d'incivisme ? Ce mot tend à faire partie du quotidien de l'Algérien tant il est formaté au plus profond de lui et sa liberté de faire et de se comporter se limite à sa vision personnelle de l'autre, au préalable condamné car différent. Même Freud s'y perdrait tant les choses et les actes ne sont pas encore normalisés dans l'esprit de chacun. En un mot, au-delà du seuil de chez soi, peu importe que la saleté inonde le bâtiment, le quartier, la ville, etc. Néanmoins, à la décharge de ces jeunes rejetés par l'école, par les parents faute d'un espace vital qui leur appartienne, par la société entière qu'ils tiennent pour responsable de leur mal-vie, il y a lieu de ne pas oublier qu'ils sont nés sous l'étoile maléfique de la décennie noire où le quotidien était fait de violences indélébiles pour les plus endurcis. La façon de faire rappelle ces années noires, l'arme de choix restant l'épée que l'on trouve en vente clandestine et à tous les prix. L'utilisation de cette arme ne renvoie-t-elle pas à une idée de justice ? Mais contre qui ? Généralement le voisin ou la bande rivale du quartier d'à-côté. Les chiffres sont tellement alarmants qu'ils donnent froid au dos et, de ce fait, il est urgent que les troupes des services chargés de la sécurité et de la protection des citoyens dégarnissent les artères principales pour aller dans ces quartiers pauvres où les besoins en sécurité se font de plus en plus pressants. En un mot, que la police d'apparat se reconvertisse en une police de proximité à même d'investir durablement les endroits à risque. O. A. [email protected]