Un débat public et serein sur le devenir de cette frange importante de la population que constitue la jeunesse est urgent car cette dernière veut qu'on lui offre d'autres horizons que gardiens de parking. Le calme revient progressivement dans les quartiers des villes. La tempête est passée même si elle a laissé derrière elle des dégâts matériels, durs à supporter par les propriétaires des biens. À l'heure des bilans, il convient de s'interroger sur le remède apporté à un mal profond. Des mesures techniques pour soulager un marasme social endémique que tout un chacun voyait arriver. L'option de recourir à l'émeute quand il y a injustice ou contradiction sociale est devenue une pratique entrée dans la normalité des choses. Comme le pouvoir avec ses instruments a, jusqu'à maintenant, géré au jour le jour les “jacqueries” de quartiers. Ce qui vient de se passer devrait l'amener à changer de stratégie et ne plus gérer par les forces de sécurité mais par la politique et sa remise en cause, principalement. Ayant cassé les relais qui constituaient la société civile, asservis aux partis politiques et les élus nationaux, le pouvoir se trouve pris dans son propre piège et les assurances que le peuple est avec lui ne sont que mirages virtuels, montés pour l'occasion. La question : quelle sera la réponse du pouvoir maintenant qu'il est mis à nu et qu'il n'a comme riposte que la force ? Sûrement que, dans l'immédiat dans la suite de recul en matière de traçabilité du commerce intérieur, en majorité informel, il procédera au sacrifice rituel : griller quelques fusibles pour gagner du temps. Mais ce ne sera que gagner du temps. Un débat public et serein sur le devenir de cette frange importante de la population que constitue la jeunesse est urgent car cette dernière veut qu'on lui offre d'autres horizons que gardiens de parking en l'invitant à participer activement dans les grands chantiers ouverts, en la préparant et en l'assurant que la relève sera pour elle, en la faisant travailler pour qu'elle sache réellement le prix de la sueur. Et savoir aussi le mal fait en détruisant en quelques heures des biens d'autrui bâtis en plusieurs années de dur labeur. Beaucoup ne le savent pas mais ce n'est pas pour autant qu'ils ne sont pas responsables. O. A. [email protected]