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Mesbahi Mohamed Tahar, président de la confédération africaine de karaté à “liberté"
“Je n'arrive pas à expliquer l'absence de l'Algérie au dernier championnat d'Afrique"
Publié dans Liberté le 17 - 09 - 2012

Pouvez-vous nous donner les vraies raisons de l'absence de l'Algérie au dernier championnat d'Afrique, qui s'est tenu à Rabat au Maroc, la semaine dernière, en votre qualité de président de l'Union africaine l'UFAK ?
Le 14e championnat d'Afrique seniors de karaté qui s'est tenu il y a quelques jours au Maroc a regroupé les meilleurs équipes du continent, en l'occurrence l'Egypte, le Maroc, le Sénégal, la Tunisie, à l'exception de l'Algérie. L'absence de la Fédération algérienne de karaté à cette compétition est énigmatique. Moi personnellement je ne sais pas pourquoi ils ne sont pas venus. En ma qualité de président de l'Union africaine de karaté, le fait de voir que mon pays est absent du championnat d'Afrique m'a vraiment étonné et surtout attristé.
Il y a quand même des raisons et des explications à cette défection ?
Evidemment, puisque d'après des personnes proches de la Fédération algérienne de karaté, l'unique cause de ce boycott est liée à la radiation de l'ex-secrétaire de l'UFAK, à savoir le Béninois Mohamed Paraiso, qui, il faut le rappeler, a été adopté à l'unanimité par tous les présidents de fédération des pays participants, sauf celui du Bénin qui était neutre, suite à une assemblée générale qui s'est tenue avant la compétition à la salle Mohammed-V de Rabat.
Cinq résolutions importantes ont été adoptées, dont la radiation de M. Paraiso, en présence du président de la Fédération mondiale de karaté, Antonio Espino. D'ailleurs, il est mentionné noir sur blanc dans le communiqué final de l'assemblée générale ordinaire. “Après la lecture du rapport de la commission juridique et disciplinaire, après la lecture du rapport du bureau exécutif et du comité exécutif de l'UFAK, après débat en plénière, M. Mohamed Paraiso est radié de l'Union des fédérations africaines de karaté à la majorité absolue des membres présents, excepté le Bénin (son pays d'origine)." Je tiens à souligner tout de même que malgré le fait que ce dirigeant est de nationalité béninoise, l'équipe du Bénin a bel et bien participé à cette compétition. En fait, la fédération s'est montrée solidaire de ce secrétaire général, elle a voulu mener une action de boycott de ce championnat d'Afrique en collaboration avec d'autres pays, mais à l'arrivée elle s'est retrouvée seule à boycotter un tel événement important. Même le Bénin était présent au championnat d'Afrique. C'est dire combien la fédération algérienne a mal apprécié la situation.
Je tiens aussi à ajouter que tous les responsables des fédérations étaient présents à cette AG, sauf mes compatriotes, qui n'avaient pas de mandatement pour me soutenir.
Quel est l'intérêt de l'Algérie en soutenant l'ex-secrétaire général de l'UFAK ?
Cette question il faudra que vous la posiez aux responsables de la FAK. Les responsables de la Fédération algérienne de karaté étaient contre cette décision de radiation qui a touché le Béninois, suite à ses multiples bévues. En fait, je me suis entretenu avec plusieurs responsables des fédérations qui m'ont confirmé qu'avant le début du championnat d'Afrique, il y avait une manœuvre pour boycotter les championnats d'Afrique de Rabat, mais personne n'a suivi, sauf malheureusement les responsables de notre fédération. L'Algérie s'est retrouvée seule dans cette affaire à ne pas prendre part au championnat d'Afrique.
Franchement, président, est-ce qu'il y a un problème entre vous et l'actuelle président de la FAK ?
Excusez-moi mais je ne peux pas parler de ça. J'ai suspendu l'ex secrétaire général après les Jeux africains de Maputo pour des fautes très graves. M. Paraiso a tenu à faire une tentative de boycott, mais Dieu merci, tout le monde était contre lui. Je vais ajouter une chose.
Juste après les jeux de Maputo, où j'ai radié l'ex-secrétaire général de l'union africaine, j'ai fait une interview à un journal arabophone pour expliquer la mise à l'écart de cette personne. Figurez-vous que cet entretien a été traduit en français et envoyé à M. Paraiso au Bénin par des responsables de la fédération algérienne avec des déformations grotesques. Ils ont mentionné que j'ai parlé de M. Paraiso en termes racistes. Néanmoins, on croit savoir que des arbitres algériens non mandatés ont fait quand même le déplacement au Maroc, et ont passé avec succès leur passage de grade...
Effectivement, on a envoyé des invitations à tout le monde même les athlètes algériens, mais il n'y a que certains arbitres au nombre de quatorze qui sont venus avec leurs propres moyens pour y participer, puisque pour passer au titre d'arbitre mondial il faut impérativement passer par cette étape, qui est le championnat d'Afrique. Dieu merci, ils sont tous devenus des arbitres continentaux. Tandis que d'autre ont confirmé leur statut, à l'image de M. Ghozali qui a arbitré pas mal de finales, et a gagné l'estime de l'assistance et même du président de la fédération mondiale. Il y a cinq arbitres également qui sont passés au grade d'arbitre continental, donc l'Algérie a en tout 14 arbitres continentaux. Je note aussi que la fédération algérienne nous a saisi pour signaler qu'elle ne cautionne pas le déplacement de ces arbitres au Maroc, ce qui est également grave en sus du fait d'avoir privé l'équipe algérienne d'une compétition relevée qui aurait constitué une bonne préparation au championnat du monde, prévu en novembre prochain.
Qui est le perdant de cette affaire, M. Mesbahi ?
Naturellement, ce sont les responsables du karaté en Algérie, mais ce qui m'a le plus déçu, c'est la décision irréfléchie de la FAK qui a pénalisé de fait nos athlètes, qui, s'ils étaient présents, auraient pu largement rafler le titre revenu aux égyptiens.
L'Algérie ne risque-t-elle pas une sanction de la part de la fédération internationale, suite à sa non-participation au championnat d'Afrique, surtout que le championnat du monde pointe à l'horizon ?
Je ne pense pas, même dans ce cas, je vais m'opposer en ma qualité de membre du bureau exécutif de la fédération mondiale et surtout en tant qu'Algérien, donc l'Algérie sera bel et bien présente au championnat du monde au mois de novembre prochain à Paris.


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