La coordination de Béjaïa risque de constituer un obstacle majeur face à la proposition de l'envoi d'une délégation chez Ouyahia. Le conclave de l'Interwilayas des archs devant débuter, hier, en milieu de soirée, pour désigner la délégation qui va rencontrer Ahmed Ouyahia — autour de la question des “incidences” — et dont la composante devra être connue théoriquement aujourd'hui, devait être “serré”. Et pour cause, un avant-goût de ce qu'allaient être les débats a été donné dès la fin de l'après-midi par la Coordination intercommunale de Béjaïa (CICB). Réunie au lycée de Boudjellil pour arrêter une position commune à adopter par rapport à la démarche proposée par leurs pairs de Tizi Ouzou et de Bouira notamment, les diverses coordinations communales n'ont pas manqué d'exprimer leurs appréhensions. À la méfiance endémique vis-à-vis du pouvoir s'est ajouté ce que bon nombre de délégués considèrent comme le “fait accompli” de la CADC et de la Cccwb. En effet, si globalement le principe de l'envoi d'une délégation a suscité l'adhésion d'une bonne partie des coordinations communales, il n'en demeure pas moins que, dans leur écrasante majorité, elles ont posé des conditions. Pour le délégué de Béjaïa : “Si aujourd'hui on accepte c'est pour ne pas assumer la division” (...) “Nous sommes devant le fait accompli. On n'a pas choisi. Mais il faut revoir le fonctionnement de l'Interwilayas”, a-t-il suggéré avant de lancer une accusation à peine voilée : “Tout doit se dire en plénière, pas en coulisse.” C'est ainsi que, selon lui, la délégation qui doit prendre langue avec Ouyahia “doit être élargie” et doit “arracher un accord écrit des autorités pour la concrétisation des incidences”. De son côté, Farès Oujedi, délégué d'Akfadou a affirmé : “Nous y sommes favorables, mais il doit être assorti de conditions”. Le délégué ne précise pas lesquelles... Si le délégué de Tifra trouve qu'il n'y a “aucune évolution sur le terrain”, celui de Sidi-Aïch s'est contenté de déclarer : “Si c'est Sidi-Aïch qui bloque, on est pour le consensus.” Même s'il s'est montré favorable, Ali Gherbi n'a pas manqué de rappeler qu'il faut exiger la libération des détenus. D'autres sons de cloche ont été aussi entonnés, comme par exemple : “Pas de prise de langue sans satisfaction des incidences” ou encore que la rencontre doit porter uniquement sur les incidences. Le délai accordé par le dernier conclave à la CICB pour constater de visu les engagements de l'Etat sur le terrain ont été également évoqués. Hier, la délégation qui a été reçue par le parquet de Béjaïa s'est montré “satisfaite” même si certains problèmes demeurent en suspens, comme celui de certains délégués qui demeurent toujours en prison. Bref, au moment où nous mettons sous presse la CICB était toujours dans le “oui mais”. K. K.