Le domaine minier national a suscité ces dernières années l'intérêt de grands groupes pétroliers. La révision de l'accord entre Sonatrach et BP portant investissement de 1,1 à 1,8 milliard de dollars, qui sera engagé sur le projet de développement des gisements de gaz humide d'In-Amenas, accroît le volume des investissements étrangers dans l'amont, c'est-à-dire le développement et l'exploitation des ressources hydrocarbures. Pas moins de 10 milliards de dollars américains sont “dans le portefeuille de projets de Sonatrach”, en cours d'exécution ou en voie de réalisation. La compagnie BP, troisième compagnie pétrolière au monde, va engager, en association avec Sonatrach, 2,5 milliards de dollars dans le projet de développement des gisements de gaz sec d'In-Salah. Elle a déjà dépensé 1,5 milliard de dollars dans le projet d'amélioration du taux de récupération du champ de pétrole de Rhourde El-Baguel. Au total, le montant des engagements de BP en Algérie approche les 6 milliards de dollars. À cela s'ajoute les 2 milliards de dollars d'investissements prévus dans le développement des gisements de gaz de l'Ahnet en association entre Sonatrach gaz de France et Petronas (Malaisie). Par ailleurs, Sonatrach et BHP (Australie) injecteront 900 millions de dollars environ dans le projet de développement des gisements de gaz d'Ohanet en vue d'extraire des quantités supplémentaires de condensat et de GPL. Le développement du gisement de pétrole d'Oughoud avec Anadarko (Etats-Unis), CEPSA (Espagne) et Burlington (Etats-Unis) a déjà nécessité un investissement de plus d'un milliard de dollars. Il sera mis en service en décembre, voire début 2003 pour une production de 230 000 barils/jour de brut. Autres projets moins importants : le développement par Sonatrach et Burlington du gisement de pétrole de Menzel Ledjmat et celui du projet de Rod avec BHP pour une production de 80 000 barils/jour d'huile. Les deux projets nécessiteront au total un minimum de 500 millions de dollars d'investissements. Il faut compter également les projets de Zarzaïtine et des champs en particulier de Gassi avec Amerada Hess (500 millions de dollars). Nous occultons dans ce portefeuille les projets tels que le bloc 208 (Anadarko), les gisements de gaz, de Sbaâ et de Reggane qui seront exploités en association avec Totalfinaelf, Gaz de France et Repsol et dont les décisions de développement n'ont pas été encore prises. Nous occultons également le projet intégré de Gassi Touil dont l'ouverture des plis pour son développement interviendra en principe l'an prochain. Ce portefeuille de projets montre que le domaine minier a suscité ces dernières années l'intérêt de grands groupes pétroliers. Sonatrach essaie aujourd'hui de maintenir le rythme d'investissements étrangers de façon à consolider sa position de grand pays exportateur de gaz et accroître de façon constante ses revenus, voire conserver le même chiffre d'affaires en cas de chute des prix. Si Sonatrach concrétise les projets de gazoducs Algérie-Espagne, Algérie-Italie et Algérie-Nigeria, elle aura effectué un grand pas en matière d'atouts concurrentiels, déterminants sur le marché international du gaz. Quant au pétrole, le défi est d'augmenter le rythme d'exploration de façon à mettre à jour de nouvelles réserves, en vue d'être au rendez-vous de la croissance de la demande de brut, attendu à l'horizon 2010-2020. N. R. Rapport 2001 Gaz : 47% des revenus de la compagnie En 2001, Sonatrach a réalisé un chiffre d'affaires de 18,5 milliards de dollars dont 1 milliard au titre des enlèvements des associés. Les exportations d'hydrocarbures liquides ont totalisé 9,9 milliards de dollars, celles des hydrocarbures gazeux 8,6 milliards de dollars, soit environ 47% du chiffre d'affaires réalisé. Au cours de l'année dernière, Sonatrach a signé 10 accords d'exploration avec des partenaires étrangers d'un montant de 200 millions de dollars. Elle a réalisé six découvertes : 4 pour Sonatrach seule, deux avec AGIP (Italie). Ces découvertes ont permis de mettre à jour 51,94 millions de m3 (réserves prouvées probables et possibles) dont 31,48 millions de m3 d'huile et 2,69 millions de m3 de condensat. Sonatrach a signé l'année en cours neuf contrats. L'objectif est de conclure 10 accords dans l'amont. N. R.