C'est samedi que la compétition internationale section documentaires des Journées cinématographiques de Carthage a débuté. 16 films sont programmés tout au long des journées, représentant 11 pays (6 pays arabes et 5 autres subsahariens). Avant-hier donc, les festivaliers et les cinéphiles avaient plus que l'embarras du choix. Pas moins de 6 films documentaires ont été programmés dans les différents sites de projections. Parmi eux Bouts de vie, bouts de rêves de l'Algérien Hamid Benamra (prix spécial du public aux Journées cinématographiques d'Alger 2012) et la Vierge, les Coptes et moi de l'Egyptien Namir Abdel Messih. D'une durée de 102', le premier documentaire revient sur le parcours atypique d'un artiste peintre, Mustapha Boutadjine, spécialisé dans le collage. A travers les portraits qu'il réalise, c'est l'évocation de personnes qui ont marqué leur époque ou qui continuent à le faire, et ce à travers leur combat au quotidien. Parmi eux, Dahmane El-Harrachi, Adonis, Mahmoud Darwich, Myriam Makeba, El-Hadj M'rizek, Henri Alleg, Assia Guemra, Ali la Pointe... Des hommes politiques et des artistes qui luttent pour une cause commune : la liberté, dans son sens le plus noble. Des bouts de papiers pris dans différents magazines, [re]donnent vie à des personnages et au-delà, perpétuent leur rébellion. En optant pour le collage, Mustapha Boutadjine fait fi des critiques qui remettent en cause son travail. Il transpose sa révolte en redonnant vie à tous ces noms qui ont marqué l'humanité. Bouts de vie, bouts de rêves, malgré la longueur du film, a transporté l'assistance qui l'a fort applaudi, pour sa trame, pour l'authenticité du propos. De son côté, le jeune réalisateur égyptien Namir Abdel Messih aborde un autre sujet : les apparitions miraculeuses de la vierge Marie au sein de la communauté copte chrétienne en Egypte. Installé depuis des années en France, il revient dans son pays d'origine pour comprendre et essayer de reconstituer ces “phénomènes". Une sorte de pèlerinage qui, du Caire, l'a conduit dans différents lieux. Un voyage initiatique qui lui a permis de retrouver sa famille maternelle de confession chrétienne. D'ailleurs c'est elle qui figurera dans son film, le premier. Au-delà du scénario originel, en toile de fond, le réalisateur montre la cohabitation entre les différentes confessions monothéistes existant en Egypte. Harmonie et compréhension, mais cela avant la révolution. Rythmé, plein d'énergie et surtout d'humour, la Vierge, les Coptes et moi résonne comme un hymne à la tolérance. A. I.