Le clap de fin de la 6e édition du Festival d'Oran du film arabe (Fofa) a été donné samedi soir au Centre des conventions d'Oran avec pour le sacre du meilleur film, le Wihr d'Oran, attribué au long métrage “Khouroudj lil nahar" de la réalisatrice égyptienne Hala Lotfy. Ce prix qui lui a été remis par le président du jury composé du cinéaste tunisien Nacer Kettari, du directeur du Festival de Tétouan (Maroc) Ahmed El Husseini, des comédiens algériens Noureddine Chelouche et Noureddine Touazi, de la critique syrienne Lama Tiara et de l'actrice syrienne Ryma Kondoloft, a ravi la réalisatrice qui n'a pas manqué de réagir sur scène en saluant notamment “le courage et le combat de nos frères en Syrie passé sous silence par tant de gouvernements; un jour ils vaincront la répression !", sous les applaudissements de la salle. Hala Lotfy qui avait déjà plaidé avec son film pour l'émergence d'un cinéma d'auteur a déclaré à la presse à l'issue de cette cérémonie que cela était pour elle “une fierté toute particulière d'obtenir ce prix d'autant que cela se fait dans un contexte exceptionnel dans mon pays et les pays arabes, le jury m'a honorée avec ce prix et encouragé dans ma vision du cinéma nouveau que nous défendons. Je dédie ce prix au public oranais qui a beaucoup de goût et à qui je souhaite que les salles de cinéma soient ouvertes tout au long de l'année. Mon travail ‘el khourouj lil nahar' est un salut aux femmes et à leur courage ce sont elles qui changeront le monde, elles sont plus courageuses et audacieuses que les hommes". Le prix de la meilleure réalisation a été décernée à l'Algérienne Djamila Sahraoui, absente à Oran, pour son film “Yemma" où elle campe aussi le premier rôle. Le prix spécial du jury est revenu au film “Lamma chouftek" (Quand je t'ai vu) de la réalisatrice palestinienne Anne-Marie Jaçir, saluant à la fois la qualité du film et toute la symbolique de l'histoire. Ce sont les principaux acteurs de ce long métrage qui ont reçu le prix souhaitant à leur pays la fin de l'occupation israélienne. Pour ce qui est des prix de la meilleure interprétation féminine et masculine dans la section long métrage toujours, c'est l'égyptienne Sawsan Badr pour son incroyable rôle de la mère dans le long métrage “Al chawq", de Khaled Al Hagar et l'acteur marocain Hicham Rostom dans la fiction “La cinquième corde", de Selma Bargach qui ont été consacrés. Une mention particulière a été accordé au Tunisien Mahmoud Ben Mahmoud avec le prix du meilleur scénario pour son film “Le professeur". Dans la catégorie court métrage, l'Algérie obtient la consécration grâce à “Al jazira" d'Amine Sidi Boumediène qui décroche ainsi le Wihr d'or pour le meilleur court métrage alors que trois autres œuvres, “Le hublot" de l'Algérien Anis Djaâd, “Berd Yanayer" (Le froid de janvier) de l'Egyptien Romany Saâd et “Leïla El Akhira" (Quand ils dorment) de la Marocaine Mariam Touzali ont reçu une mention spéciale du jury. “La main gauche" de Fadil Chouika, magnifique et salué lors de sa projection s'est vu décerner le prix spécial du jury court métrage. Quant à la section documentaire qui cette année voyait l'introduction d'un nouveau prix, celui du public, c'est le Tunisien Hamdi Ben Ahmed pour “Préhistoire de la Tunisie" qui a été consacré sous des applaudissements nourris. La soirée de clôture avait été marquée par la prestation de l'Orchestre philarmonique national et de sa chorale, dirigé par le chef d'orchestre syrien Missak Baghboudarian. Malheureusement, l'indiscipline du public qui n'a cessé de faire du bruit manquant ainsi de respect pour les musiciens, a provoqué une longue attente. Un profond malaise encore une fois devant cette image du chef d'orchestre debout attendant près d'un quart d'heure que le silence se fasse dans la salle de l'auditorium. Heureusement que la prestation de l'orchestre fut magistrale avec l'exécution de nombreuses œuvres classiques comme le 4e mouvement de Beethoven, et le final splendide de Carmina Burana. D'autres œuvres notamment des musiques de films célèbres, des classiques du répertoire algérien ont été joués, mais le public sera particulièrement emporté par l'interprétation de l'une des créations phare d'El hadj M'hamed El Anka, ponctué de youyous stridents. C'est debout au final que ce même public réservera une ovation pour le chef d'orchestre et l'ensemble des musiciens. D. L