L'année 2013 est arrivée. Certains la redoutent, d'autres espèrent le changement attendu depuis des lustres. Quel que soit l'accueil qu'on réserve à cette année, l'horloge du temps marque 51 ans au compteur de l'Algérie indépendante. Un âge de raison et de maturité. Mais ce n'est que le temps. Les hommes au pouvoir n'ont pas changé. Ils persistent à se maintenir par tous les moyens et subterfuges. Une chose est néanmoins sûre, cette année sera celle de la vérité entre la confirmation d'un état de fait et la confrontation générationnelle. Parce que le monde a changé par des mutations successives violentes ou par des évolutions systémiques. Parce que les réseaux sociaux échappent à toute censure et les jeunes, cantonnés jusqu'ici hors du jeu politique, se les ont appropriés. Il y eut Octobre 88, les émeutes de 2010 où le pouvoir, à chaque fois, a lâché du lest pour retrouver, aussitôt, sa vraie nature, grâce à la rente pétrolière qui, pourtant, n'est pas intarissable. Il sera de plus en plus difficile de s'opposer à cette envie de vivre, de respirer des jeunes. Les ancêtres comprendront-ils ce message lancé par des milliers de voix lors des émeutes ou via les réseaux sociaux ? 2013 sera l'année de la révision de la Constitution que chaque président tripote à sa manière et à sa guise, l'adaptant à ses ambitions personnelles plus qu'à l'intérêt général. Ce sera aussi l'année des grandes manœuvres pour la présidentielle de l'année d'après. L'heureux élu aura-t-il l'âge de la majorité de la population ou celui d'un ancêtre en déphasage par rapport aux attentes de celle-ci ? Quel qu'il soit, son discours devra être axé sur la confiance et non la suspicion entre les Algériens et dire clairement que si nous connaissons notre passé, nous peinons à nous trouver un avenir. Pour y parvenir, il faudrait abandonner les cooptations pour des élections libres et tenir la chose politique loin du pouvoir de l'argent sale qui a commencé à gangrener les institutions. Nous l'espérons et nous ne désespérons pas. O A [email protected]