Le gouvernement soudanais et les représentants des rebelles de l'Armée de libération des peuples du Soudan (SPLA) ont signé le 7 janvier dernier un accord de partage des richesses du pays. Il leur reste à s'entendre sur deux questions-clefs entravant encore la voie vers la paix. Le conflit du Soudan, le plus ancien d'Afrique, a fait plus de deux millions de morts parmi les civils, principalement victimes de famine. Il a commencé en 1983 avec le soulèvement armé du Sud, majoritairement animiste et chrétien, contre le régime militaro-islamique du Nord, majoritairement arabe. Les rebelles demandent plus d'équité et le droit à l'autodétermination pour les habitants du Sud. Le partage des richesses, notamment des revenus du pétrole du Sud, était l'un des principaux obstacles aux négociations entre les deux camps. Le gouvernement de Khartoum et les SPLA ont convenu de se partager moitié-moitié les revenus du pétrole pendant la période de transition de six ans, prévue par les premiers accords de paix. C'est "la fin d'un long épisode de guerre et de conflit dans notre pays, qui confirme la volonté mutuelle de poursuivre le processus de paix", a déclaré le vice-président soudanais, Ali Osman Mohammed Taha, en signant le document. Le chef de la rébellion, John Garang, a de son côté affirmé que cette signature "nous rapproche d'une paix juste et durable pour notre pays". Les seuls obstacles à un accord de paix demeurent la composition d'un gouvernement transitoire et l'avenir de trois régions disputées du centre du Soudan et la question de savoir si la capitale du pays devrait être gouvernée par la loi islamique ou pas. R. I.