Plus de 200 agents de sécurité sont concernés par cette situation. Tous pères de famille, ils se retrouvent du jour au lendemain sans poste de travail ni salaire. Une centaine d'anciens travailleurs de Sonatrach ont tenu un sit-in, hier, face à la direction de Sonatrach à Hydra, pour exiger leur réintégration. “Personne ne veut nous parler et personne ne veut assumer ses responsabilités. Notre problème est Chakib Khelil, ancien ministre de l'Energie et des Mines, et ses collaborateurs qui sont responsables de cette situation. À l'époque, la justice a contraint Sonatrach à nous reprendre en plus du versement des indemnités. Comme Chakib Khelil avait le plein pouvoir et des liens avec l'entreprise de gardiennage, il s'est opposé à notre retour", a dénoncé un des protestataires. “Nous nous sommes adressés à tout le monde, le syndicat des travailleurs, la Ligue des droits de l'Homme et même le Premier ministre, personne n'a bougé le petit doigt", a-t-il poursuivi. “Nous sommes ici pour demander notre droit de réintégration. Nous voulons revenir à nos postes d'agent de surveillance", a encore ajouté un représentant des travailleurs rencontré sur les lieux. Il a ajouté que “nous avons travaillé à Sonatrach de 1998 jusqu'à 2004, l'année où l'entreprise a recruté une société privée pour le gardiennage. Le plus jeune de nous a huit ans de travail. En 2004, certains d'entre nous ont été licenciés, d'autres ont été mutés. Un an plus tard, tout le monde a été licencié". Selon les protestataires, après avoir eu recours à la justice, nous avons eu gain de cause. “Il nous a fallu attendre six ans pour être rappelés par l'entreprise et être réintégrés à notre poste. Cette décision survient suite aux bouleversements que connaît la région et pour éviter un scénario similaire chez nous, le gouvernement avait décidé à l'époque de relancer l'Ansej et de réintégrer dans son poste toute personne qui avait fait l'objet d'un licenciement. Nous avions bénéficié de cette initiative", a expliqué notre interlocuteur. D'après le témoignage des présents, l'administration avait proposé des contrats d'une année tout en leur promettant une confirmation après trois mois de la reprise du travail. “Rien n'a été fait. Pire encore, dès que l'année était finie, nous avons été remerciés", a encore précisé le porte-parole. “La direction nous avait promis que nous allions retrouver notre place. Entre-temps, plusieurs personnes avaient trouvé du boulot ailleurs, elles étaient même confirmées. Après nous avoir assuré que nous allions être réintégrés sans problème et nous serions confirmés, la direction nous oblige de démissionner du nouveau job. Chose faite", a fait savoir le porte-parole. “À notre retour, certains d'entre nous avaient été déclassés d'une catégorie du fait de l'indemnité perçue lors du procès. Et ceux qui n'ont pas touché d'indemnités ont intégré leur poste normalement. Après une année de travail, nous sommes de nouveau suspendus de notre poste", a-t-il relaté. Les protestataires ont assuré qu'ils n'avaient eu aucune explication. “Nos postes sont vacants depuis six mois. À chaque fois que nous la sollicitons, la direction nous demande d'envoyer deux porte-parole et à chaque fois, nous avons la même réponse : vos dossiers sont en cours de traitement et vous allez bientôt revenir. À ce jour, rien n'est fait", a soulevé l'orateur. “Suite au rassemblement de ce matin (hier, ndlr), quelqu'un est venu nous informer que nous allions être reçus, toujours rien. Nous sommes certains que nous allons passer la journée ici et à la fin, nous allons être informés qu'il y a personne pour nous recevoir", fait-il remarquer. D S