Mardi dernier, la Commission européenne a rappelé que la situation alimentaire dans le nord du Mali se dégradait et que l'accès aux personnes vulnérables était entravé par l'insécurité générale régnant autour de certaines villes et par les risques liés aux explosifs de fabrication artisanales déployés sur les routes. Dans ces circonstances, la Commissaire européenne chargée de la coopération internationale, Mme Kristalina Georgieva, a observé qu'il fallait pas « oublier qu'en dehors des 167 000 Maliens ayant trouvé refuge dans les pays voisins et des 227 000 autres ayant fui les combats dans le nord du Mali, un million de personnes souffrent de la crise qui touche cette partie du pays, dans laquelle une aide alimentaire est de toute urgence nécessaire ». « Notre priorité absolue au Mali est de stabiliser la sécurité alimentaire très fragile qui a été aggravée par l'impact de la violence'‘ a ajouté la Commissaire européenne qui a souligné que « la région du Sahel dans son ensemble a été frappée par des crises alimentaires massives ces dernières années causées par des sécheresses récurrentes » imposant de travailler avec son collègue au Développement Andris Peilbags pour mettre sur pied « une alliance internationale » destinée à « renforcer la résilience au Sahel ». Dès lors ,une enveloppe supplémentaire de 22 millions d'euros a été dégagée portant à 115 millions d'euro l'aide d'urgence consentie depuis le début de la crise en 2012 . Et, au cours de ces deux derniers mois, l'Exécutif européen a alloué au Mali une aide humanitaire d'un montant total de 42 millions d'euros. L'Union européenne a demandé aussi à la Belgique de préciser l'engagement du royaume au sein de la mission européenne de conseil et de formation de l'armée malienne (EUTM Mali). Et le gouvernement fédéral belge a répondu à la demande de ses partenaires. Il a ainsi été décidé de mettre fin dans quinze jours à la mission des deux C-130 belges oeuvrant au Mali alors que les deux hélicoptères médicalisés Agusta A 109 poursuivront leur action de soutien médical à l'EUTM. Les Belges attendent maintenant de savoir quelle sera l'implication des autres partenaires européens au conflit en se déclarant néanmoins « prêts » à fournir une contribution « proportionnelle » à celle d'autres partenaires européens à la protection des formateurs. Lundi dernier, les ministres des Affaires étrangères des 27 se sont prononcés favorablement pour le déploiement de l'action de l'EUTM menée parallèlement à l'opérattion « Serval » : quatre bataillons seront entraînés à Koulikouro à 200km au nord de la capitale Bamako, pendant une période initiale de 15 mois. Une partie des hommes sera affectée à la formation proprement dite tandis que d'autres seront chargés d'assurer leur protection. Le général français Patrick de Rousiers , qui préside le Comité militaire de l'Union européenne, a ajouté qu'il était « hors de question » que les formateurs se déplacent sur le théâtre des hostilités en observant toutefois que ces formateurs pouvaient néanmoins être la cible d'attaques terroristes. A.M