Le chef de file du mouvement El-Islah, Abdallah Djaballah, annoncera officiellement sa candidature à la prochaine élection présidentielle lors d'un meeting populaire qu'il animera le 29 janvier au pavillon central du Palais des expositions. La déclaration solennelle du président du MRN intervient après la réunion du conseil consultatif du parti qui s'est tenue le 1er janvier et qui a plébiscité à l'unanimité la candidature de Djaballah au scrutin du printemps. Le leader des islamistes d'El-Islah, qui a fait une intervention à l'ouverture des travaux de la commission de réflexion et d'élaboration du programme présidentiel, est revenu sur les conditions devant assurer la probité de l'échéance d'avril prochain. Il s'est également exprimé sur les événements de l'actualité nationale. En effet, Djaballah ne se fait pas trop d'illusions sur l'éventuelle tenue d'un scrutin intègre et irréprochable. Pour lui, l'organisation d'une élection démocratique et transparente en Algérie relève carrément de l'utopie, sinon de l'impossible. “Une élection propre et intègre est le fruit d'un long combat et d'un militantisme ininterrompu. On ne peut réaliser un scrutin démocratique d'un seul coup, puisqu'on a hérité d'une situation lourde et complexe. Les réformes actuelles s'avèrent insuffisantes”, a-t-il clamé devant la commission de réflexion du parti. Et de préciser sans ambages : “Si l'on prend le risque d'organiser une élection démocratique et libre, ceux qui sont aujourd'hui au pouvoir plieront bagages et rentreront chez eux.” Néanmoins, le number one du MRN a énuméré un nombre de conditions pour la tenue d'un scrutin crédible. “Nous insistons sur le départ du directeur de campagne de Bouteflika, le ministre de l'Intérieur en l'occurrence, ainsi que le ministre de la Justice. Si encore Ouyahia accepte de partir, ce sera vraiment l'idéal”. Comme il n'a pas caché ses appréhensions quant à la réussite de l'élection présidentielle. “La neutralité de l'armée serait-elle suffisante, le changement du gouvernement par un cabinet intérimaire suffirait-il à lui seul à garantir un scrutin propre ?”, s'est-il encore interrogé. Pour arguer sa thèse, Djaballah mettra en avant les larges prérogatives du Président-candidat qui dépassent celles des autres institutions de la République. Une manière de s'interroger sur l'argent du peuple qui est mis au service du président de la République. Pour mettre un terme à cette situation, il suggère l'élargissement des attributions de l'APN afin d'exercer la mission de contrôle. À titre d'exemple, il rappellera la motion que ses parlementaires présenteront incessamment à l'Assemblée pour contrôler la gestion financière des wilayas et de Sonatrach. “Où va l'argent du peuple ?”, s'est-il demandé. Revenant sur l'initiative des 10 candidats, le président d'El-Islah résumera en un seul mot sa position : “J'ai des réserves quant à la composante du groupe. Nous ne coordonnerons pas avec ceux qui luttent contre le choix du peuple.” Néanmoins, il annoncera qu'il coordonne à titre bilatéral avec Benflis, Taleb Ibrahimi et Hamrouche en perspective de l'échéance d'avril. “Des rencontres préliminaires ont déjà eu lieu avec ces derniers”, a-t-il conclu. R. H.