L'obus tiré par les rebelles sur la faculté d'architecture de Damas a atterri dans la cafétéria, provoquant un carnage. Un premier bilan établi par le président de l'université de Damas faisait état de 15 morts. Relevant que cet acte constitue “un crime de guerre", le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a déclaré que la rébellion ciblait essentiellement des civils. Par ailleurs, les combats faisaient également rage à la périphérie de la capitale, comme dans le reste du pays où les violences ont fait 112 morts au moins jeudi soir, selon l'OSDH. L'opposition de son côté, a annoncé l'Armée syrienne libre (ASL), avait abattu un avion iranien transportant des armes destinées au régime en train d'atterrir à l'aéroport de Damas. L'agence officielle Sana a néanmoins démenti cette information, affirmant que tout était “normal" à l'aéroport. Une vidéo circulait par contre déjà sur les réseaux sociaux montrant un avion iranien prenant feu, sans pour autant montrer un missile quelconque atteignant l'appareil. Dans ce contexte chaotique, il est fait état de plus en plus de la suprématie sur le terrain de la confrontation armée contre les forces de sécurité et les institutions du régime, des terroristes du Front al-Nosra, un groupe proche d'Al-Qaïda. Al- Nosra tient pratiquement Deraa, berceau de la contestation en Syrie. L'information a été confirmée par un député de cette province du sud de la Syrie, au sein du parlement de Damas, durant sa session retransmise en direct par la télévision officielle ! Alors que ses collègues voulaient le faire taire, il a lancé : “C'est faux que l'autoroute de Deraa est sécurisée. Depuis Kherbet Ghazalé jusqu'au poste frontalier avec la Jordanie, elle est totalement contrôlée par les hommes armés". La rébellion avait annoncé s'être emparé dans le Sud d'une bande de 25 km allant de la Jordanie à la ligne de cessez-le feu avec Israël sur le plateau du Golan. Sur le plan humanitaire, le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), une agence de l'ONU, s'est déclaré profondément préoccupé après l'annonce que la Turquie a renvoyé des réfugiés syriens dans leur pays, à la suite “de heurts" dans le camp d'Akçakale. Alors que l'agence onusienne cherche à savoir plus précisément ce qui s'est passé dans le camp situé près de la frontière turco-syrienne, la Turquie a rejeté toute accusation de retour forcé des Syriens. Mais, le ministère turc des AE a publié un communiqué expliquant “le départ volontaire de certains Syriens par leur implication dans des heurts avec les forces de l'ordre survenus dans le camp". Quelque 200 000 réfugiés syriens vivent dans des camps en Turquie. D. B