Au lendemain du drame qui a frappé la ville de Skikda et le deuxième poumon économique du pays, c'était au tour des populations de faire exploser leur colère. Celle de se sentir délaissées et victimes potentielles des risques de tous genres. Ainsi, aux environs de 14h30, les habitants d'un bidonville situé à proximité de “la petite zone”, limitrophe de la plate-forme pétrochimique, ont investi la rue. Le périmètre qui était sécurisé moins d'une heure avant, à l'occasion de la présence de la délégation présidentielle, est devenu un no man's land. Des jeunes et des moins jeunes interdisaient aux usagers de la route le passage sur l'axe menant de la zone industrielle au centre-ville. Des barres de fer, des pilons et des pneus en flammes sont les armes de jeunes surexcités. à tort ou à raison, ils ont investi la rue, en ce moment douloureux, pour réclamer leur relogement. “Nos baraques ont été soufflées par l'explosion. Nos femmes et nos enfants sont dehors depuis hier, et le temps est venu pour que les promesses de nous reloger soient enfin tenues”, explique un des protestataires. Une heure et demie après, soit aux environs de 16h, les protestataires étaient toujours dans la rue. M. K.