À une année de l'élection présidentielle, les jeux de coulisses, les alliances et les sempiternelles manipulations politico-médiatiques avant la présidentielle commencent déjà. Même si le Président actuel entretient le mystère sur ses desseins, ses soutiens sortent de leur réserve et supplient le locataire d'El-Mouradia de rempiler. La banderole déployée lors d'un match de football à Alger, les récentes sorties médiatiques des chefs du MPA, du PT et de TAJ, que l'on envoie au “front" ne sont pas de simples ballons-sondes, mais ils frappent d'estoc et de taille pour rabaisser le caquet aux adversaires déclarés d'un nouveau mandat pour Bouteflika. La dernière année du troisième quinquennat de Bouteflika ouvre, ainsi, la voie à la classe politique nationale de se positionner, même les nouveaux partis agréés avec la bénédiction de l'actuel chef de l'Etat sortent de leur mutisme et s'expriment sur le sujet. Cette fièvre présidentielle n'a pas atteint tout le corps de la classe politique, néanmoins. Pour le Front des forces socialistes (FFS), par exemple, le temps n'est pas à l'expression de la position du parti, mais à la véritable question d'alternative pacifique au régime actuel. Au FFS, on estime qu'à chaque élection présidentielle, “c'est le même scénario qui se répète". D'une part, “ceux qui soutiennent la candidature de Bouteflika", lesquels, de l'avis du FFS, “visent à maintenir le statu quo". Et de l'autre, ceux qui s'y opposent, mais “ne proposent pas une alternative au système". Un véritable capharnaüm auquel le FFS ne veut plus prêter d'attention. “Le FFS ne peut pas s'exprimer sur la prochaine élection présidentielle", dira Chafaâ Bouaïch, chargé de la communication au sein du parti. Il estime que “dans un pays qui se respecte, il est déjà tard de s'exprimer", mais “dans un pays comme le nôtre, où tout est géré dans l'opacité, nous considérons qu'il est, au contraire, tôt de s'exprimer". Le FFS peut-il rester en rade d'une échéance aussi importante comme la présidentielle ? Notre interlocuteur ne résume pas “la prise de position" de son parti au choix de la personne, mais lie une quelconque position de son parti “à un véritable changement de système". M. Bouaïch appuie encore ses dires en excluant tout éventuel soutien du FFS à une quelconque personnalité, autour de laquelle un consensus pourrait être trouvé. Le chargé de la communication du FFS s'interroge sur les véritables faiseurs de rois. “Qui sont ces ‘ils' qui ramènent d'autres pour les faire élire au poste de président ?", s'est-il interrogé. Le FFS compte-t-il apporter son soutien politique à des personnalités connues pour leur proximité avec lui ? M. Bouaïch exclut encore cette éventualité, indiquant en substance que surtout si la candidature de cette personnalité serait le fruit d'un consensus entre “ils". Allusion faite aux décideurs. En revanche, une éventuelle prise de position, ajoute Chafaâ Bouaich, est tributaire de la réunion des conditions d'une élection libre et transparente. “Une fois que les ingrédients d'un scrutin libre et sain sont réunis, le FFS prendra une décision", a-t-il indiqué. Pour le moment, le FFS, indique-t-on, “continue de mobiliser les militants et la population en vue d'imposer un rapport de force dans la perspective d'imposer une alternative démocratique par la voie pacifique au pouvoir". En parallèle, au vieux parti de l'opposition, on laisse place, pour le moment, à la préparation du 5e congrès qui se tiendra à partir du 23 mai jusqu'au 25. À l'issue du congrès, le parti statuera inévitablement sur la question, surtout si à partir de l'été, le climat de la présidentielle s'éclaircira et que la révision constitutionnelle aura livré les secrets de la nouvelle loi fondamentale. M M Nom Adresse email