Les partis de l'opposition, même s'ils réafirment qu'un quatrième mandat pour Bouteflika serait de trop pour le pays, ne montrent pas des signes d'adhésion à l'initiative de Mechati, Benbitour et Soufiane Djilali. L'appel d'Ahmed Benbitour, ex-chef de gouvernement, le président de Jil Jadid, Soufiance Djilali, et de Mohamed Mechati pour la constitution d'un front à l'adresse des personnalités politiques et à la société civile pour s'opposer au 4e mandat de Bouteflika, semble avoir surpris la classe politique. Djelloul Djoudi, porte-parole du Parti des travailleurs (PT) n' pas voulu nous répondre. Même cas pour le Rassemblement national démocratique (RND). Miloud Chorfi, chef du groupe parlementaire, dit «ne pas faire de commentaire». Le Front de libération nationale (FLN), même s'il traverse une grave crise et sans direction depuis près de deux mois, réitère, quant à lui, son soutien à Abdelaziz Bouteflika en cas d'une éventuelle candidature de ce dernier. Le chargé de communication du FLN, Aïssi Kassa, le précise. Il indique qu'«il est tout à fait normal qu'à la veille de chaque élection présidentielle, des personnalités lancent des initiatives individuelles ou collectives pour se présenter au scrutin». Sans plus. Pour Aïssi, «Benbitour a le droit de prétendre au poste de président de la République». Et dans le cas où l'actuel président ne se représente pas, «le comité central du FLN choisira un candidat», annonce-t-il. Encore faut-il que le même comité central arrive à élire un secrétaire général pour le parti. Bouteflika ne peut plus gouverner, selon le RCD Par ailleurs, Atmane Mazouz, secrétaire national à la communication du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), affirme : «La désapprobation des Algériens est quasi totale à l'égard de Boutelika. Seuls les débris de la clientèle du régime et les agitateurs intéressés et corrompus du système appellent à la perpétuation au pouvoir d'un personnage qui a approfondi les malheurs du pays.» Mazouz ajoute qu'«au RCD, la position est constante. Bouteflika est inapte à gouverner le pays et en tant que parti légaliste, nous appelons à l'application stricte de la loi. En vertu de l'article 88 de la Constitution, Bouteflika doit être destitué pour raison d'incapacité à assurer les missions dévolues à un chef d'Etat et pour les mêmes raisons, au cas de sa représentation, sa candidature doit être invalidée». Concernant l'initiative lancée par Benbitour et Soufiane Djilali, Mazouz ne précise pas si le RCD adhère ou pas. Il explique que «le constat établi dans l'appel rejoint en partie les positions tranchées et plusieurs fois réitérées par le RCD. Notre conviction est que l'application stricte des lois évitera une descente aux enfers pour notre pays et écartera définitivement la personnalisation du pouvoir. Nous sommes dans un pays qui a connu l'une des dérives les plus monumentales après le coup d'Etat constitutionnel de novembre 2008 où nous avons assisté à un coup de force consacrant une dérive des plus abjectes du pouvoir. Les forces politiques du pays doivent se mobiliser et appeler à un changement radical pour éviter l'irréparable. Au RCD, nous sommes au stade de finalisation de l'avant-projet de Constitution qui appelle clairement à la limitation des mandats». «Rien n'a changé dans le système» Pour le Front des forces socialistes (FFS) : «Tout un chacun est libre de disserter sur une hypothèse ou une autre concernant la prochaine élection présidentielle.» Chafaâ Bouaïche, député et secrétaire national à la communication, affirme que «ceux qui ont envie de rééditer les erreurs antérieures (2004) sont libres de le faire. Il n'y a rien qui indique pour l'instant que quelque chose a changé dans les mœurs politiques du système. Quand la position officielle sera connue, nous y réagirons. Pour le moment, notre souci est de continuer à mobiliser les citoyens autour de la construction d'une alternative démocratique à l'impasse actuelle.»