Le congrès du MSP tombe à pic. Le mouvement avait besoin de se retrouver, de rassembler ses forces éparpillées et de réfléchir sur la voie à suivre. Depuis plus d'une année, le parti fondé par feu Mahfoud Nahnah ne savait plus sur quel pied danser. Voulant surfer sur la vague du Printemps arabe, il a décidé de changer de veste, passant, du jour au lendemain, d'un parti du pouvoir à un parti d'opposition. Ce changement surprenant, intervenu à la veille des élections législatives, au lieu de le servir, l'a complètement laminé. Troquant l'Alliance présidentielle contre “une Alliance verte", le MSP avait laissé des plumes lors des élections législatives. Mais pas seulement, puisque des cadres du parti ont décidé de claquer la porte. Abdelmadjid Menasra créera son parti, Amar Ghoul en fera de même, ainsi qu'Ahmed Dane. Trois partis qui se disputeront la base traditionnelle du MSP. Aujourd'hui, le temps est à la recomposition du mouvement, avec le retour annoncé de Menasra et probablement Dane, mais pas celui de Ghoul, qui a, d'ailleurs, brillé par son absence lors du congrès du MSP. Même si Abou Djerra Soltani a fait une sorte de mea-culpa, en guise d'adieu, il a tenu à justifier l'entrée du mouvement dans l'Alliance présidentielle, comme il a tenté de justifier son retrait. Le choix de passer à l'opposition semble irréversible, selon lui, mais avec des lignes rouges que le parti s'impose. Ragaillardi par l'impressionnante présence des leaders des Frères musulmans venus de partout, le patron sortant du MSP aura réussi une véritable démonstration de force. Mais il lui reste de garantir la transition. Pour le moment, trois cadres sont les mieux placés pour lui succéder : Saïdi, l'actuel président du madjliss echoura, Mokri, le député, et Menasra, le revenant. Le mouvement devrait choisir entre le vote par le congrès ou celui du madjliss echoura pour désigner le nouveau patron du MSP. L'on murmure qu'il y aurait une sorte de troc : Saïdi à la tête du parti et Soltani président du madjliss echoura, une sorte de changement dans la continuité. À moins que la base n'en décide autrement et dans ce cas de figure, les deux “jeunes loups", Mokri et Menasra, apporteraient plus de pugnacité au parti, jugé trop mou par ses propres partisans. Nom Adresse email