Le responsable s'en est pris au chef du gouvernement qu'il traite d'homme des “sales besognes”. Lors d'un point de presse animé, hier, au siège du parti, après la présentation et la lecture de la proposition de sortie de crise et l'avènement d'une deuxième république, M. Djoudi Mammeri, le premier secrétaire du FFS, s'est prêté aux questions des journalistes ayant trait à l'actualité politique nationale. La proposition politique. À la question de l'opportunité de cette proposition, le conférencier a tenu à préciser : “Jamais l'unité nationale n'a été aussi menacée. Cette proposition est destinée en premier pour la population car le droit des algériens ne peut être défendu que collectivement. On prendra attache avec des personnalités et des partis politiques. On le remettra aux décideurs pour leur signifier que tout le processus depuis 1962 a échoué.” Interrogé par un journaliste sur l'association dans le document de sortie de crise de l'institution militaire qui devrait rester normalement hors du champ politique, et la présence d'observateurs étrangers, le premier secrétaire persiste et signe : “Ce sont les militaires qui détiennent le pouvoir réel et c'est en association avec eux que doit se faire la transition, sinon ça ne marchera jamais. La communauté internationale doit être présente, par le biais d'une représentation officielle du secrétaire général des nations unies. Mais ce processus historique sera mené par les algériens, pour les Algériens en Algérie”. La prochaine élection présidentielle et le groupe des “onze”. Le FFS n'a pas encore tranché la question de la participation à l'élection présidentielle, il le fera au moment opportun et la décision revient à son conseil national. En réponse à la demande d'un confrère sur la signification du terme “clientèle”, faisant référence au prochain scrutin, lequel est contenu dans le document, le responsable du FFS déclare : “Il s'agit du groupe des “onze”, cependant, il contient des personnalités très respectables. Par clientèle, on entend ceux qui profitent de la rente. Il ne faut pas oublier que des sommes faramineuses sont dégagées par le pouvoir pour la campagne, il y a parmi eux ceux qui sont là juste pour profiter de cet argent.” La révocation des “indus élus” et les archs. Le responsable du FFS, qui a refusé au début de la conférence de se prononcer sur cette question, en estimant que cette rencontre était très importante pour parler de problèmes de “douar”, a fini par céder à l'insistance des journalistes revenus plusieurs fois à la charge. M. Mammeri a critiqué le chef du gouvernement : “C'est un homme de sales besognes. Il a mis en prison des cadres de la nation qui se sont avérés par la suite innocents. Il est passible de la Cour internationale de justice. Nos militants sont mobilisés et en alerte, et cette question est bien gérée sur le terrain. Comment peut-on vouloir révoquer des élus qui ont fait leur devoir pour la promotion de la démocratie en mettant même leur vie en danger dans certains endroits. Je le défie officiellement de faire des audits des communes RND et ensuite on comparera avec celle du FFS. Je lui rappelle que plus de 300 gestionnaires des APC et P/APC du RND ont été emprisonnés”. Par ailleurs, le conférencier a dénoncé les pratiques des archs : “ce sont des gangs qui ne représentent qu'eux-mêmes et qui ne sont présents que dans les localités où ils habitent. Leur technique est simple. Ils ont avec eux des groupes qui ne dépassent pas les dix personnes qu'ils actionnent pour faire des perturbations pour les besoins d'une circonstance”. Affaire Hocine Aït Ahmed-MDN. Concernant la plainte déposée, suite à une déclaration faite par le patron du parti lors d'une intervention au sein d'une réunion de l'Internationale socialiste accusant l'armée d'être l'instigatrice des massacres en Algérie, M. Mammeri a déclaré que Aït Ahmed est prêt à venir “mouiller son maillot”. M. B.