Omar Ghrib aura fait bien plus de mal à l'Algérie que ne le fut l'acte raciste de ce Meursault de l'Etranger d'Albert Camus. Il ne fut pas seulement l'auteur de ce sale et crapuleux crime froidement commis, malgré la chaleur sévissant alors à Marengo, contre ce simple arabe, démuni de son identité et territoire. La victime dans le cas de Omar Ghrib a pour nom le football algérien et son fair-play légendaire. En boycottant le protocole de la remise des médailles prévue à cet effet aux deux finalistes de la Coupe d'Algérie version 2012-2013, il aura franchi le Rubicon, livrant un grand club comme le Mouloudia d'Alger à toutes sortes de dérives et de railleries inconvenantes et incompatibles avec l'éthique du sport, malgré ses nombreux titres de mérite, de gloire et sa grande histoire. Au travers de son inexpliqué et condamnable geste, Omar Ghrib aura tout simplement démontré à tout son monde qu'il est tout juste étranger au football. Sans le moindre jeu de mot, il est donc à mille lieues de cette discipline qui prône comme culture indispensable le rapprochement et l'amitié entre les peuples et les nations. Si étranger à lui que les deux sont de différentes cultures, opposées philosophies et logiques modes opératoires, bien contradictoires, lesquels ne permettent malheureusement jamais leur hypothétique cohabitation ou juste union conjoncturelle. L'un nous invite à ce plaisir à partager avec tous les autres, au moment où l'autre nous exclut et nous éloigne de ces qualités humaines qui fondent l'union et la convivialité entres les différentes régions du monde et leur diversifiée culture bien séculaire. Si étrange qu'il le fut, Omar Ghrib pose, en effet, moult questionnements et interrogations au sujet de sa venue au monde du sport en général, et de son accession, de façon assez particulière, à la présidence d'un prestigieux club de la trempe du MC Alger. La promotion spectaculaire de cette nouvelle race et vague de présidents de club, sortis on ne sait d'où, démontre, on ne peut mieux, les nombreux dessous de tous ces bas-fonds où se morfond notre football qui s'est — chose tout à fait paradoxale — séparé entre-temps des meilleurs éléments qui lui auront porté très haut les couleurs nationales et ses vertus cardinales légendaires. Nous sommes donc face à une situation des plus critiques, des plus iniques et dramatiques, puisqu'elle nous interpelle très sérieusement sur notre manière de gérer notre football et surtout au sujet de notre préoccupation à perpétuer ses valeurs nominales et vertus cardinales et autres qualités vénales. À présent, tout un gigantesque ravin nous sépare de ces bonnes valeurs humaines depuis que l'éthique sportive a été bafouée, traînée dans la boue, et vraiment piétinée lors de cette finale de la Coupe d'Algérie disputée dans l'antre de ce 5-Juillet en ce premier mai de l'année 2013. Maintenant que le monde du foot connaît déjà ce Ghrib Omar pour l'avoir vu trôner bien haut sur ce prestigieux club, il s'agit de lui démontrer comment cet intrus s'est dégoté ce statut de choix dans le haut commandement d'une aussi grande équipe de football ! Et lorsque l'on sait qu'il était ce poulain tant préféré de Rachid Maarif, lancé dans le bain dans le but exclusif de barrer la route à une respectueuse personnalité de la trempe du docteur Zoubir Bachi, l'ancien maître à jouer mouloudéen, on est donc en droit de nous poser moult interrogations au sujet de cette étrange gabegie. Cela nous renvoie tout de même à ces différends qui avaient dégénéré entre nos anciennes gloires et meilleures étoiles du foot national avec ces énergumènes sortis on ne sait d'où pour écarter ces stars nationales et internationales nommées Rachid Mekloufi, Rabah Saâdane, Rabah Madjer, Ali Fergani et compagnie. Des degrés plus haut ou à quelques crans ou marches plus bas, la pratique aura toujours été la même. On n'a finalement fait que livrer nos grands clubs, affranchis pourtant de leur grande histoire, à de quelconques inconnus individus qui ne savaient même pas communiquer. Quant à leur demander de former l'élite sportive de demain et travailler pour le long terme, c'était pour le monde du sport tenter le diable ou chercher après l'impossible ! C'est donc le même bouillon, né de ce tumultueux tourbillon, bruyant brouillon, de son état houspillant, poussé par le même vent, qui propulse ces mêmes gens au devant de la scène. Notre foot est vraiment malade de ses acteurs se situant à sa périphérie jusqu'à refuser volontairement de saluer les plus hauts gradés de ses nombreux spectateurs, refusant par là-même leurs gratitudes et sollicitudes sur l'autel de cette défaite mal digérée avec comme prétexte cet arrière-goût d'une partie catastrophiquement gérée ! Dans une grande écurie, ce sont ses meilleurs étalons qui lui assurent toujours pérennité et des titres honorifiques à la série, grâce justement à une pépinière de choix élevée à l'ombre de leurs idoles et aînés artistes de la balle ronde. Et qu'en est-il du Mouloudia d'aujourd'hui ? Peut-on exiger tout ce grand projet du seul Ghrib ou de ses nombreux semblables ? Un rapide coup d'œil sur les effectifs de nos clubs de l'élite du moment vous rendra certainement compte de cette bien triste évidence. Quant à préparer avec cet esprit malsain et opportuniste à souhait la relève à l'équipe nationale de football, la chasse à tous ces oiseaux rares volant sous d'autres cieux aura de facto ou de droit remplacé la formation à la base et à l'intérieur de la maison toute cette cuvée de jeunes talents à dénicher et longtemps encadrer. Ajouter à tout ce malaise profond la mélasse de la sphère politique au travers de ces projections acrobatiques de gens non initiés aux règles d'usage et bonnes pratiques de ces disciplines totalement différentes l'une de l'autre revient donc à troquer le dribble du stade et ses nombreux coups francs contre le labyrinthe du mensonge et ses coups très dangereux pour la nation. Lorsque la politique change d'arène, c'est le beau football qui est menacé de disparition ! Ghrib et compagnie auront fait d'une terre très fertile un quelconque caillou, d'une nation très féconde juste une femme bien stérile, d'un pays pourvoyeur de grands talents une équipe qui refuse le salut d'honneur et les médailles du bonheur ! Quelle horreur ! Quel malheur ! S B Nom Adresse email