Résumé : Nacéra n'arrivait pas à trouver le sommeil... Elle se sentait si stressée qu'elle se leva pour prendre un bain, avant de se rendre dans la cuisine, où elle confectionna un gâteau. On était déjà au petit matin, lorsqu'elle retire son cake du four et prépare du café. Djamel se réveille et la rejoint... Il apprécie le petit déjeûner, mais remarque aussi l'air préoccupé de sa femme. Il passe la main dans ses cheveux puis sur son visage : -Une insomnie est toujours provoquée par quelque chose... Tu n'avais pas l'air dans ton assiette, hier soir Nacéra... Que me caches-tu donc... ? -Rien... Je t'assure... -Alors pourquoi cet air triste de bon matin... ? -Je ne suis pas triste... Tu vois bien que j'ai pensé à préparer un petit-déjeuner un peu spécial... Je veux dire à préparer un gâteau. Il prend une serviette et s'essuie la bouche avant de répondre : -C'est très gentil à toi... Mais je n'aime pas cette ride sur ton front... Je veux te voir plus gaie Nacéra... Tu n'es pas une femme facile à démonter. Et si tu es angoissée, donnes-en-moi au moins les raisons... Il toussote : -Ne me dis pas que c'est à cause de cette femme encore... ? Elle se sentit honteuse tout à coup, et baissa les yeux avant de murmurer : -Non... Non... C'est du passé tout ça... Je suis un peu lessivée c'est tout... J'ai du mal à reprendre le boulot après notre voyage de noces. Il lui prend le bras et l'attire vers lui : -Si ce n'est que ça, je te promets d'autres surprises bien plus agréables... -Merci... Tu veux encore un peu de café... ? -Volontiers... Et même un autre morceau de ce cake si délicieux. Deux mois passent. Nacéra se réorganise afin de pouvoir s'occuper de son foyer et répondre aux exigences de ses clientes. Elle avait fait l'effort de prendre les commandes les plus urgentes chez elle, et de laisser ses ouvrières s'occuper du reste. Elle avait aussi changé sa coiffure et la couleur de ses cheveux. Suivant les conseils de son esthéticienne, elle se donnait la peine de se maquiller quotidiennement et portait des tenues qui la mettait en valeur. Djamel avait apprécié ce changement. Il trouvait qu'elle avait rajeuni et dégageait plus de charme que jamais. Parfois, elle rendait visite à sa mère à qui elle racontait toutes ses petites misères. Cette dernière la rassurait en lui disant que les hauts et les bas existaient dans tous les couples, quelle que soit la durée du mariage. Par contre, Maïssa l'inquiétait. Nacéra comprenait sa mère vis-à-vis de sa sœur, car elle-même était inquiète à son sujet. Lyès était perfide et arrogant, et ne ratait aucune occasion de la rabaisser devant sa famille. Maïssa était maintenant presque à terme. Les jours à venir renseigneront la famille sur les intentions précises de Lyès. Nacéra avait beau essayer de comprendre les manigances de ce dernier, elle s'était rendue à l'évidence que sans une intervention de sa part, Maïssa risquait de rater sa vie. Va-t-elle opter pour le divorce, au détriment de l'enfant qu'elle allait mettre au monde bientôt ? Et dans ce cas précis, comment fera-t-elle pour l'élever seule... ? Nacéra se dit que sa sœur s'était mise dans de beaux draps. Elle repense à Djamel... Et elle ? A-t-elle réussi son mariage ? Pourtant, son mari semblait toujours prévenant et prêt à la gâter et à la voir heureuse... Hélas ! Elle avait encore cette boule dans son estomac et ce mauvais pressentiment qui ne voulait plus la quitter. On était en fin de semaine et elle savait que, comme chaque week-end, Djamel allait lui proposer une sortie en plein air. Elle aimait bien ces déplacements loin de la ville et de ses bruits. Chaque fois que cela lui était possible, Djamel lui faisait découvrir des endroits féeriques, où la verdure côtoie le chant des oiseaux et l'écoulement merveilleux de l'eau sur les rochers. Il fut un temps où elle avait cru qu'il l'abandonnait à la solitude, car à plusieurs reprises, et prétextant du travail au bureau, il ne rentrait pas de la nuit. Des missions, des conférences, des déplacements professionnels... Elle redoutait ces absences qu'elle trouvait plutôt inutiles, car Djamel avait son équipe et pouvait charger quelqu'un de le remplacer dans ces voyages qui parfois duraient plus d'une semaine. Durant ces absences, Nacéra se morfondait. Elle passait quelques jours auprès de sa mère, ou rendait visite à Maïssa. Souvent, elle travaillait dans son atelier jusqu'à des heures impossibles. Il lui était même arrivé d'y passer la nuit, ce qu'elle n'avait jamais fait lorsqu'elle était célibataire. Elle avait reçu beaucoup de propositions pour ses modèles, et les futures mariées se bousculaient à sa porte pour la confection de leurs tenues de présentation. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email