L'artiste sculpteur, qui ne vit que pour sa passion, a réalisé plusieurs œuvres artistiques et compte en réaliser encore. Pour lui, l'art qui nourrit l'esprit de l'humanité peut aussi faire vivre l'artiste. Dans cet entretien, il revient sur ses réalisations et ses projets. Liberté : Vous êtes sculpteur, quelle est la place de cet art en Algérie ? Baziz Hammache : Pour parler de la place de l'art monumental dans notre pays, je peux dire qu'il n'en au aucune, du fait que les monuments se font rares. Vous n'avez qu'à remarquer qu'ils sont remplacés par des jets d'eau, et la plupart du temps, ces réalisations n'ont de jets d'eau que le nom, puisqu'ils sont secs et aucune goutte ne les arrose. Pourtant, les sculptures de grande dimension sont destinées à meubler et orner nos villes et nos cités. Prenant l'exemple des monuments de Tizi Ouzou (la bougie), dont je suis le concepteur et le sculpteur, ce dernier a changé le visage de la ville, en plus, le fait que des milliers de personnes le visitent quotidiennement renseigne sur la nécessité de redonner la place qui est la sienne à cet art. Vous avez réalisé plusieurs œuvres artistiques, sur quelle matière travaillez-vous ? Le choix de la matière dépend beaucoup plus de la technicité. Il est donc plus technique qu'artistique. Le choix de la matière sur laquelle on travaille une œuvre d'art dépend aussi du site choisi pour accueillir l'œuvre et sa dimension. L'objectif de toute œuvre est de composer avec l'espace pour réussir avec harmonie ce mariage entre un espace naturel et une œuvre. La sculpture peut-elle faire vivre l'artiste ? Je dirai plutôt que puisque l'art, en général, nourrit l'esprit de l'humanité, il est donc impensable qu'il soit incapable de faire vivre celui qui le produit. En lisant la biographie du sculpteur Rodin, par exemple, nous constaterons que tous ses monuments ont été commandés par l'Etat, les préfets, les ministres... Et si l'artiste n'arrive pas à subvenir à ses besoins, je pense que ce n'est ni de la faute de l'art ni celle de l'artiste. Avez-vous des projets ? Oui, il y a une année de cela, j'ai réalisé au chef-lieu d'Iferhounène deux statues (Moudjahidines inconnus). Cette année, j'ai travaillé sur la statue du colonel Amirouche et un buste du défunt artiste Benhanafi pour l'APC des Ouacifs. Et enfin, pour la ville de Tizi Ouzou, j'ai réalisé le grand monument (la bougie) avec 19 bas-reliefs. J'ai des projets à l'avenir. En revanche, et après plusieurs mois de travail dans l'atelier, j'ai décidé de faire un pause pour dessiner mes futurs projets au bord de la mer, et ce, dans le but de reprendre des forces. M. M. Nom Adresse email