Le réalisateur a sillonné le Sud algérien et la Tunisie pour relater le parcours de ce "résistant émérite". Très minutieux dans son travail, il a interviewé les descendants de Ben Chohra, des universitaires, des écrivains et un cheikh de zaouïa. Le film documentaire très attendu sur Bennacer Ben Chohra (1804-1884) a été projeté en avant-première à l'université Ammar-Thelidji de Laghouat, mercredi dernier. Cette première projection a ravi les cinéphiles laghouatis, dont la plupart ont assisté aux nombreuses séances de tournage qui se sont tenues dans différentes localités de Laghouat, dans le Sud algérien et en Tunisie. Ce film documentaire a été conçu en deux parties, il retrace la vie et l'œuvre du "marin du désert" ainsi que son parcours, il y a environ 160 ans. En compagnie de plusieurs acteurs et figurants issus majoritairement de la région de Laghouat, le réalisateur Mohamed Chenaf a présenté au public la bande-annonce du film. "J'ai réalisé deux documentaires de 52 minutes chacun qui seront diffusés ultérieurement sur la Chaîne nationale et sur Canal Algérie'', a-t-il indiqué. Ayant obtenu l'aval des pouvoirs publics algériens depuis plusieurs mois, le film documentaire a été réalisé pour le compte de la Télévision algérienne, en coproduction avec le ministère de la Culture et l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc). "Merci à tous ceux qui ont apporté leur contribution, même modeste, pour rendre possible le rêve caressé par tous les habitants de la belle cité des Maghraoua (Laghouat)'', a déclaré l'universitaire Amine Lotfi Sokhal, dont un ouvrage sur l'histoire de Bennacer Ben Chohra paraîtra bientôt. Par ailleurs, il faut dire que le tournage de ce film documentaire n'a pas été chose aisée pour Mohamed Chenaf. Ce réalisateur-producteur a sillonné avec son équipe technique des milliers de kilomètres dans le sud du pays et en Tunisie, pour interviewer des personnalités et autres historiens sur la vie et l'œuvre de ce "résistant émérite". Le premier tour de manivelle a été donné le 11 mars dernier à Laghouat. Ensuite, l'équipe s'est déplacée à Rouissat (Ouargla), Touggourt, El-Oued, Nafta et la région du Jérid (sud-ouest de la Tunisie), Biskra, Boussaâda. Durant ce périple, le réalisateur a effectué des interviews et pris des images de différents paysages de chaque région. La dernière escale fut Alger, où il a réalisé des interviews d'historiens algériens. Durant les séances de travail, M. Chenaf a failli buter sur les séquences de "la tradition orale". "Les autochtones n'ont pas beaucoup écrit et n'ont pas transmis leur version des faits", nous a-t-il expliqué. Autres problèmes connus pendant le tournage, l'objectif de réaliser des séquences en 3D n'a pas été atteint pour insuffisance de financement. En professionnel, Mohamed Chenaf n'y est pas allé par quatre chemins pour la réalisation du film documentaire. En effet, à Laghouat, après avoir interviewé les descendants de Ben Chohra, les Idrissi et les Ferhat, il est passé aux hommes de culture de la région, notamment l'écrivain Lazhari Labter et Amine Lotfi Sokhal, érudits de l'histoire de Bennacer Ben Chohra. À Rouissat (Ouargla), il a interviewé cheikh Lahcène El-Hassani de la zaouïa Qadiria, ainsi que d'autres personnes, sachant que Bennacer Ben Chohra était qadiri ainsi son père Benchohra Ben Ferhat. B A Nom Adresse email