L'atelier national de consultation a été organisé récemment à Alger par rapport à une activité de Swim-SM, réalisée dans le but d'évaluer le coût de la dégradation de l'environnement du bassin de la Seybouse en Algérie. Le programme Swim (gestion durable et intégrée de l'eau) est un programme régional d'assistance technique lancé par la Commission européenne, avec un budget total d'environ 22 millions d'euros, pour contribuer à la large diffusion et à l'application effective des politiques et des pratiques de gestion durable de l'eau dans la région sud-méditerranéenne. L'Algérie, à travers son point focal national, a demandé l'appui de Swim-SM pour évaluer le coût de la dégradation des ressources en eaux dans le bassin versant de la Seybouse. L'objectif principal consiste à aider les décideurs à l'échelle nationale, régionale et locale à identifier et prioriser des actions concrètes visant à améliorer la gestion de ce bassin par le biais du potentiel de financement des projets lié aux avantages environnementaux et à la réduction des externalités. Les problèmes environnementaux liés à l'eau constituent un fardeau pour l'économie en particulier les pertes des eaux de surface, les eaux souterraines surexploitées et la détérioration de la qualité, souligne Sherif Arif, expert, dans les conclusions de l'étude. "Les estimations du coût pour la société algérienne résultant de la gestion de l'eau inadéquate sont estimés à 27 milliards de dinars par an, soit 324 millions de dollars par an", lit-on dans un document. L'étude indique que la vétusté des réseaux d'eau potable et d'irrigation entraînent des pertes significatives de ressources en eau du bassin de la Seybouse et engendrent la plus grande dégradation sur l'environnement. À cela s'ajoutent aussi les subventions sur la tarification de l'eau et de l'énergie : le prix de l'eau et de l'énergie est faible et il n'existe pas un intérêt particulier chez le citoyen à conserver et à utiliser efficacement les ressources d'eaux limitées. La qualité de l'eau est aussi affectée par la pollution industrielle. "Bien que l'eau potable existe et est accessible à la majorité de la population, cette eau peut contenir des agents pathogènes ou chimiques qui peuvent nuire à la santé et susciter des perceptions fausses chez les citoyens", relève le document. L'étude souligne que les services publics de l'eau potable, de l'assainissement et des déchets municipaux en milieu rural sont relativement marginalisés, malgré que dans ce milieu on trouve les contaminations d'eau les plus élevées. La situation en matière de déchets municipaux est encore plus préoccupante puisque c'est la quasi-totalité de ce service qui est mis à la charge des communes sans moyens. "Il n'existe pas encore un bilan hydrographique ou hydraulique sur les ressources en eau pour le bassin de la Seybouse", lit-on dans les conclusions. Le document constate, également, que les questions environnementales relèvent uniquement des compétences des autorités environnementales du pays et sont traitées à titre d'avis ou de conseil et ceci, faute d'intégrations et de réflexions "transversales" ainsi que de la responsabilisation précise des institutions existantes pour atteindre les objectifs globaux du développement durable dans le bassin de la Seybouse. Evoquant les résultats des coûts de la restauration, un autre expert, Fadi Doumani, indique que les coûts d'investissement et de sensibilisation se rapportant à l'amélioration de l'adduction d'eau, de l'assainissement et des mesures d'hygiène peuvent atteindre des réductions moyennes de 50% pour l'assainissement et 60% pour l'eau et l'assainissement. "Ces réductions ont été adoptées pour dériver les gains qui se montent à 2,3 milliards de dinars en 2012, si les investissements venaient à être immédiatement réalisés dans le bassin de la Seybouse en milieu urbain et rural", affirme l'expert. Les coûts d'investissement varient entre 0,6 et 5 milliards de dinars. "Pour les déchets, les coûts d'investissement varient entre 370 et 1 560 millions de dinars et les coûts de transport (1,2 DA et 1,6 DA par km/tonne respectivement en milieu urbain et rural) des stations de transfert à la ségrégation et enfouissement, et d'opérations et d'entretien sont compris dans l'analyse", a-t-il ajouté. Le coût de la dégradation environnementale est calculé sur la base d'études et données existantes qui ont été recueillies et analysées pour produire le projet d'un rapport, dont les résultats ont été présentés et discutés lors de cet atelier. M. R. Nom Adresse email