Les négociations entre la délégation du régime syrien et celle de l'opposition, qui auraient dû commencer vendredi, n'ont débuté qu'hier après que l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe eut réussi à convaincre les deux parties à discuter directement autour d'une table. Elles se sont brièvement réunies, hier, peu après 9 heures, dans un salon du siège de l'ONU à Genève, pour écouter pendant une trentaine de minutes le discours d'introduction du médiateur onusien, Lakhdar Brahimi. Fidèles du président Bachar Al-Assad et opposants sont entrés dans la pièce par des portes différentes, se sont assis face à face sans s'adresser la parole. Leur rencontre s'est tenue à huis clos, loin des caméras et de la presse. Les deux parties devaient se retrouver dans l'après-midi pour réellement entrer dans le vif du sujet. Les négociateurs des deux camps ennemis pourront alors se parler "par Lakhdar Brahimi". Après d'intenses discussions avec les deux délégations, Lakhdar Brahimi avait finalement convaincu les protagonistes d'être présents, samedi, pour une première rencontre. Vendredi, le refus de l'opposition avait entraîné les menaces du gouvernement syrien de plier bagage. À signaler que les chefs des délégations, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem et le chef de la Coalition syrienne Ahmad Jarba, ne participent pas aux négociations. "Nous sommes prudemment optimistes", a réagi Anas Al-Abdé, un des opposants présents dans la salle de négociations juste après la rencontre. "Lors de la deuxième rencontre, il s'agira de parler de cessez-le-feu et des problèmes humanitaires", a estimé Anas Al-Abdé. "Dans les premiers jours ou les premières semaines, les négociateurs en chef parleront à M. Brahimi, mais pas directement l'un à l'autre", a-t-il souligné. Selon un autre responsable de l'opposition présent à Genève, Ahmad Ramadan, les négociations se concentreront d'abord sur le sort de Homs, ville du centre de la Syrie assiégée par les troupes loyalistes depuis presque 600 jours. De son côté, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Moqdad a admis que la "situation à Homs, à Alep et ailleurs mérite d'être discutée". "Mais aujourd'hui, nous ne discuterons pas de ces thèmes qui ont besoin de temps et de consultations. On parlera de questions générales, de questions essentielles qui ne divisent pas les Syriens", a-t-il ajouté. Artisan de ces négociations, dont le but est de trouver une issue à la guerre en Syrie, Lakhdar Brahimi a écarté l'idée qu'une délégation quitte la négociation précipitamment. Le premier cycle de négociations est censé durer "jusqu'à la fin de la semaine prochaine", soit le 31 janvier. Les chances de succès sont plus que minimes, de l'avis des diplomates et observateurs, tant le fossé est grand entre opposants et partisans du régime. Une partie de l'équation tient également à la capacité des "parrains" des deux camps, les Etats-Unis pour l'opposition et la Russie pour le président Bachar Al-Assad, à peser et à manœuvrer en coulisses. M T Nom Adresse email