À Homs, le premier geste «humanitaire» du régime de Damas. Bachar Al-Assad libère des centaines de civils des quartiers rebelles de Homs assiégés depuis plus de 600 jours par son armée, et autorise l'entrée de l'aide humanitaire vitale pour les 2 500 habitants pris au piège. Homs est considérée comme "la capitale de la révolution". C'est le premier geste de bonne volonté de Damas depuis la fin du premier round de négociations fin janvier à Genève sous l'égide du médiateur international Lakhdar Brahimi. L'ambassadeur algérien avait alors annoncé avoir obtenu du régime la promesse de laisser sortir les civils assiégés, mais les belligérants, le régime et ses opposants, s'étaient ensuite accusés de bloquer ce processus. Sur d'autres terrains de confrontation, le conflit en Syrie, qui s'apprête à entrer dans sa 4e année, les violences, qui ont déjà fait plus de 136 000 morts, ne montrent aucun signe de répit. À Alep, autre carré de la rébellion, les brigades islamistes d'Ahrar Al-Cham, du Front Al-Nosra et l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), toutes liées à al-Qaïda, ont fait leur réapparition avant d'être repoussées par l'armée du régime. De fait, celle-ci continue de marquer des points. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, un allié de l'opposition, a reconnu que le régime marquait des points mais qu'il "ne gagne toujours pas. C'est une impasse". Le sort des nouvelles négociations entre régime et opposition prévues le 10 février à Genève reste, lui, inconnu. Interrogée à la télévision syrienne, la conseillère de Bachar Al-Assad, Bouthaïna Chaabane, a affirmé que la décision de participer aux prochaines discussions à Genève n'avait "pas encore été prise en attendant les directives du président". L'opposition cherche à obtenir de Moscou des pressions contre Damas, dont les Russes restent le grand soutien. Washington, qui parraine avec Moscou la conférence internationale de l'Onu sur la crise syrienne, exerce de son côté des pressions sur Damas avec la question de la destruction de l'arsenal chimique syrien. Les américains, en vertu de l'accord parrainé par eux et les russes, ont mis en branle le Conseil de sécurité qui a adressé jeudi un avertissement sans frais à Bachar Al-Assad, lui demandant, sur fond de prises de bec entre Moscou et Londres, d'accélérer le transport hors de Syrie de ses armes chimiques. Rejetant en partie les explications avancées par Damas, le Conseil rappelle que selon l'Onu, le gouvernement syrien a désormais le matériel et l'aide internationale nécessaires pour accélérer le mouvement et respecter la date limite du 30 juin pour l'élimination totale de cet arsenal. Sur un autre plan, un rapport inédit de l'Onu sur les enfants syriens accuse le régime et l'opposition armée d'avoir commis contre eux de graves abus depuis le début du conflit. Ce rapport, le premier sur la question soumis au Conseil de sécurité, détaille une série d'exactions, dont des tortures et des viols dans les centres de détention de l'armée, l'utilisation d'enfants comme boucliers humains ou le recrutement d'adolescents par l'Armée syrienne libre et des groupes armés kurdes. Dans ce rapport, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, presse "toutes les parties du conflit à prendre sans tarder toutes les mesures pour protéger et faire respecter les droits de tous les enfants en Syrie." D. B. Nom Adresse email