La jeunesse algérienne semble de plus en plus s'intéresser à la politique. « Liberté » en a rencontré quelques-uns, pour avoir leur avis sur la situation politique actuelle de l'Algérie à l'approche de l'élection présidentielle. Pour la plupart d'entre eux, la situation est « chaotique » et « nécessite un changement ». Pour d'autres, c'est le changement qui va plonger l'Algérie dans le chaos. Selon Safa, 21 ans, étudiante en 3e année science politique à la Faculté de Sciences politiques et des Sciences de l'Information (ex-ITFC)) de Ben Aknoun « le scénario est clair, Bouteflika a terni son image le jour où il a modifié la constitution. Maintenant c'est sûr que c'est lui qui va être élu, mais il va encore modifier la constitution pour limiter les mandats à deux seulement, et il va aussi ajouter la vice-présidence. Ce sera probablement Sellal ou Ouyahia qui occuperont ce poste ». Et d'ajouter : « Je suis contre le quatrième mandat, j'ai l'habitude de voter, mais cette fois je ne vais pas le faire, c'est d'ailleurs le cas de la plupart des étudiants de l'ITFC, car la majorité n'a pas de carte de vote ». Il y a ceux qui croient en « la main étrangère ». C'est d'ailleurs le cas de Seif Eddine, 22 ans, étudiant en 3e année LMD, Droit privé, à l'université de Ben Aknoun. Il croit fermement à la « théorie du complot », tout en louant le président candidat : « vive Bouteflika et je suis contre les manifestations. Ces manifestations ne vont rien apporter et même le vote ne va rien changer. Qu'on vote ou pas ils désigneront le candidat qu'ils veulent. Et même si ces élections seront transparentes, ils trouveront le moyen d'acheter le président élu par le peuple. C'est comme ça, et ça ne va pas changer. Ça dure depuis 1962. ». Il y en a aussi ceux qui soutiennent Bouteflika pour d'autres raisons. Mohamed, chômeur. « Je suis pour l'élection de Bouteflika, je suis pour un 4e mandat, c'est le cas de tous les algériens de l'Ouest», a-t-il déclaré. Et d'autres qui le soutiennent pour son bilan, à l'exemple de Houria, étudiante en Droit à l'université de Ben Aknoune : « moi j'aime bien Bouteflika, il a fait beaucoup de bien à notre pays ». D'autres part, ceux qui appréhendent le l'avenir. Walid , 26 ans,« Community manage »,r est sceptique quant à la situation de l'Algérie, « peu importe ce qui se passera, nous on ne fait que subir et on sent qu'un changement radical va bientôt avoir lieu, et à mon œil ce n'est ni positif ni négatif, on attend et on voit quel genre de tempête ça sera ». Billel, 25 ans, graphiste, est de l'avis de Walid il affirme que « le peuple n'est pas content, il est en colère, et l'Etat a l'air de tester sa patience avec les déclarations des responsables. La candidature de Bouteflika est la goutte qui a fait déborder le verre et n s'attend au pire, si jamais Bouteflika l'emportera. » Allant dans le même raisonnement Aissam, 28 ans, fonctionnaire dans une institution étatique, il pense que le 4e mandat « est celui de tous les dangers » et d'ajouter « Je suis contre l'idée de lier le destin de tout un peuple à celui d'un seul homme, quel que soit ses vertus. » De son coté, Djamil, 31 ans, informaticien, il soutient qu'il ne fait plus confiance aux dirigeants du pays « je suivais ça de très près et j'ai arrêté il y a quelques mois quand j'ai compris qu'on agit de façon inconsidérée, sans tenir compte de notre sort, et qu'on ne maitrisait rien. » tout en ajoutant : « ils nous mentent, ils font ce qu'ils veulent en coulisses, donc tu as beau analyser ce que tu veux, au final tu es dans le flou le plus total ». I.A Nom Adresse email